- Ouverture du Sommet économique de Québec qui permettra de trouver des solutions pour sortir de la crise
- Annonce par la minière Iron Ore de la fermeture de ses installations de Schefferville
- Proposition de transférer les vols de l'Aéroport de Dorval à Mirabel
- Décès des coureurs automobile Gilles Villeneuve en Belgique et Ricardo Paletti sur le circuit Gilles-Villeneuve
- Proclamation royale de la nouvelle Constitution du Canada
En 1982, l’industrie tourne au ralenti, le Québec étant plongé dans une récession qui semble vouloir s’éterniser. Histoire de sauver la mise, le ministre du Revenu du Québec Raynald Fréchette propose d’implanter des casinos à l’échelle de la province.
Il veut ainsi faire d’une pierre deux coups : relancer l’industrie touristique et éviter que les casinos ne tombent entre les mains du crime organisé.
Deux facteurs font obstacle au projet. D’abord, la législation encadrant les jeux relève du Code criminel, qui est de juridiction fédérale. Pour lever cet obstacle, une partie des recettes doit être remise à des oeuvres caritatives. Le partage des revenus pose également problème. Selon les dispositions de la loi, 20 % des revenus doivent être versés à des oeuvres de charité, 60 % aux joueurs et 20 % au gouvernement. La réponse du Conseil des ministres est attendue pour la mi-février.
Entre-temps, le débat déchaîne les passions. Au printemps, il est proposé de transférer les vols de l’Aéroport de Dorval à celui de Mirabel. Selon Bernard Loiselle, le député fédéral de la circonscription de Verchères, la réalité économique impose que les installations de Mirabel soient utilisées à leur pleine capacité. L’aérogare ne manutentionne que 100 000 tonnes de fret aérien annuellement, bien que ses entrepôts aient été construits pour en recevoir cinq fois plus.
Ce projet de transfert des vols soulève la résistance de la clientèle à cause de l’éloignement géographique des installations aéroportuaires. Il soulève également des interrogations quant à l’avenir de l’aéroport de Dorval. Malgré ces réticences, le transfert des vols se fait de façon progressive, sauf en ce qui concerne ceux du triangle Ottawa – Toronto – Montréal.
C’est également au printemps que la reine Élizabeth II se rend à Ottawa pour ratifier la Constitution canadienne, fraîchement rapatriée de Londres. Si cette signature coupe court au long débat qui entoure le rapatriement unilatéral de la Constitution, il ne met pas fin pour autant aux querelles constitutionnelles. Le jour même où la cérémonie se déroule, le Parti québécois organise une contre-manifestation qui attire 30 000 personnes à Montréal.
Quelque temps après, le gouvernement du Parti québécois, toujours dirigé par René Lévesque, tient un sommet à Québec afin de trouver des solutions pour relancer l’économie. La rencontre se déroule sur trois jours, du 5 au 7 mars. En toile de fond : un déficit de 700 millions dans les finances publiques. La solution envisagée par le gouvernement : récupérer ce montant à même la masse salariale des employés de la fonction publique.
Un bras de fer s’engage alors avec les centrales syndicales, dont les chefs participent également au sommet. Le président de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), Louis Laberge, suggère la mise sur pied d’un programme destiné à stimuler la construction résidentielle. Le programme Corvée-Habitation, qui prévoit 50 000 nouveaux logements, voit le jour. La création du Fonds de solidarité de la FTQ est également l’une des retombées de ce sommet.
À l’échelle de la province, les mises en chantier stagnent dans tous les secteurs. Au centre-ville de Montréal, un seul projet d’envergure est en construction. Il s’agit des tours de Bell Canada et de la Banque Nationale, qui seront finalement baptisées le « Complexe Maisonneuve ». Chaque organisation demeure toutefois propriétaire de sa tour mais l’infrastructure, constituée d’un stationnement, d’une galerie de boutiques et de restaurants, est partagée. Construit au coût de 150 millions $, le Complexe Maisonneuve est le plus important projet en cours à Montréal.
Les décès, tour à tour, du coureur automobile Gilles Villeneuve et du pilote Ricardo Paletti plongent les amateurs de F1 dans le deuil et assombrissent un ciel printanier déjà passablement couvert.
Cet article est paru dans l’édition du vendredi 14 juin 2013 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !