Action travail des femmes inquiète quant à la référence des travailleuses de la construction

Action travail des femmes (ATF) a dit saluer et appuyer la mise sur pied du Comité de vigilance sur la référence de main-d'œuvre dans l'industrie de la construction mais elle reste inquiète quant à l'efficacité du modèle de référence des travailleuses de la construction du Service de référence de main-d'œuvre de l'industrie de la construction (SRIC).

 

Le projet de Règlement sur le Service de référence de main-d'œuvre de l'industrie de la construction prévoit que le Service de référence de main-d'œuvre de la  Commission de la construction du Québec transmette aux employeurs demandeurs de main-d'œuvre, une liste de salariés disponibles et répondants aux besoins énoncés par celui-ci. Il est attendu que cette liste inclut le nom de toutes les travailleuses disponibles par secteur, en plus d'un prorata de travailleurs masculins.

 

Or, ce qui inquiète l’ATF, c’est que cette mesure exempte d'incitatif, n'impose aucun impératif d'embauche aux employeurs. D’autant plus qu’à son avis, comme  les proratas de salariés masculins varient entre 1 000 % et 150 % du besoin réel de main-d'œuvre, cela consent aux employeurs la possibilité de répondre à la totalité de leurs besoins en main-d'œuvre sans avoir à recruter à partir des candidatures féminines.

 

Convaincue que sans mesures incitatives, les avancées, en ce qui a trait à l'intégration de la main-d'œuvre féminine dans l'industrie de la construction, demeurent négligeables, l’ATF estime que le projet de Règlement sur le référencement de la main-d'œuvre doit être arrimé aux objectifs et aux mesures d'application du Programme d'accès à l'égalité des femmes dans l'industrie de la construction (PAEF), dont la Commission de la construction du Québec (CCQ) a récemment annoncé la relance.

 

Dans l'objectif  de restreindre les discriminations dans les métiers de la construction et d'assurer une juste représentation des groupes traditionnellement discriminés, l'ATF considère qu'il est essentiel que la Commission de la construction du Québec (CCQ) soit l'unique mandataire quant au référencement de la main-d'œuvre dans une logique de transparence et d'imputabilité.

 

Soulignant que la Section V du Règlement sur le Service de référence de main-d'œuvre de l'industrie prévoit un rapport annuel présentant les résultats et une analyse du fonctionnement du Service, l’ATF affirme enfin qu’il est essentiel que soit intégrée une analyse genrée des résultats du référencement de la main-d'œuvre pour être capable de prendre la pleine mesure de son succès.

 

Source : Action travail des femmes