La Commission des normes, de l’équité, de la santé et la sécurité (CNESST) a rendu publiques, le 20 juin 2018, les conclusions de son enquête sur l’accident du travail qui a coûté la vie à un charpentier-menuisier sur le chantier d’agrandissement d’un bâtiment de ferme à Saint-Jean-de-Dieu le 17 novembre 2017.
Circonstances de l’accident
Le jour de l’accident, le charpentier-menuisier et un collègue s’affairaient à la pose de matériaux sur le mur extérieur en façade d’une étable. Pour ce faire, ils travaillaient à partir d’une plateforme élévatrice (« Skyjack »).
Alors que les travaux étaient en cours, la plateforme s’est soudainement mise à monter et les deux travailleurs se sont trouvés coincés entre le garde-corps de la plateforme et le débord de toit du bâtiment. Le collègue a réussi à atteindre le bouton d’arrêt d’urgence de la plateforme et à stopper son ascension. Après un certain temps, il a également réussi à actionner le levier de commande, qui se trouvait sous le travailleur, pour faire redescendre la plateforme au sol.
Il s’est ensuite dirigé vers la résidence du propriétaire de la ferme pour demander de l’aide. Les secours ont été appelés sur place. Le travailleur a été conduit par ambulance au Centre hospitalier de Trois-Pistoles, où son décès a été constaté.
Causes de l’accident
L’enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l’accident :
- La méthode de travail utilisée a amené le travailleur à se pencher vers l’avant, par-dessus la console de commande et le garde-corps de la plateforme et sous le débord de toit, ce qui l’exposait à être coincé. En effet, comme la plateforme n’était pas suffisamment près du mur de l’étable, le travailleur devait se pencher par-dessus le garde-corps pour poser les matériaux;
- La plateforme a monté et coincé les travailleurs à la suite d’un contact involontaire avec le levier de commande, alors que l’interrupteur déclencheur d’activation était en mode opération et que le bouton d’arrêt d’urgence n’était pas enfoncé.
À la suite de l’accident, la CNESST a saisi la plateforme appartenant à Construction François Jean. La plateforme a depuis été libérée, mais son utilisation demeure interdite. Pour permettre sa réutilisation, la CNESST devra recevoir du propriétaire une copie du rapport d’inspection annuelle, une copie du rapport d’inspection structurale et une preuve des réparations effectuées sur la plateforme pour assurer son bon état.
Exigences de la CNESST
Pour prévenir les accidents lors de l’utilisation d’une plateforme élévatrice, des solutions existent. Entre autres, il importe de bien tenir compte des conditions du terrain et de l’environnement de travail, et de respecter les consignes du fabricant.
Par la loi, l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique de ses travailleurs. Il a également l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires.
Les travailleurs doivent faire équipe avec l’employeur pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer ou les contrôler.
Source : CNESST