La CSN-Construction s'est dit réjouie des recommandations formulées par le Conseil du statut de la femme (CSF) qui visent à favoriser l'accès aux travailleuses dans le milieu de la construction.
La CSN-Construction rappelle qu'elle dénonce depuis longtemps la discrimination dont les femmes sont victimes sur les chantiers. Pour Karyne Prégent, secrétaire-générale et responsable de la condition féminine, les constats du CSF ne sont pas étonnants. « Ça fait des années que nous dénonçons cette situation. Les femmes sont non seulement victimes de discrimination, mais aussi de harcèlement psychologique et sexuel. Ce qui se passe aujourd'hui sur certains chantiers de construction ne serait aucunement toléré dans la plupart des milieux de travail », déplore-t-elle.
Accessibilité aux chantiers
Encore trop peu de femmes ont accès aux chantiers, et ce, même en 2013, affirme la CSN-Construction. Selon une enquête menée par la Commission de la construction du Québec auprès des employeurs, 93 % de ces derniers avouaient ne pas embaucher de femmes. « Plusieurs patrons prétendent avoir besoin de plus de temps pour permettre aux femmes de travailler sur leurs chantiers. Mais ça fait 16 ans que le premier programme d'accès à l'égalité a été implanté ! Pour nous, il s'agit d'un prétexte », lance Karyne Prégent.
La CSN Construction se réjouit de l'implantation prochaine d'un nouveau programme d'accès à l'égalité, mais elle espère qu'il sera véritablement appliqué.
Briser le cercle vicieux
Pour la secrétaire-générale de la CSN-Construction, tant que les femmes ne seront pas plus présentes sur les chantiers, la discrimination et le harcèlement vont se poursuivre. « Il faut briser le cercle vicieux dans lequel les femmes sont emprisonnées ; plus elles travailleront, plus les hommes s'habitueront à leur présence. Plus elles seront nombreuses, plus les employeurs seront enclins à permettre une conciliation travail-famille. Plus elles auront de possibilités d'emploi, plus elles oseront porter plainte à la suite du harcèlement ou de la discrimination dont elles sont victimes. Finalement, plus elles travailleront, plus leurs apprentissages seront nombreux et elles réussiront ainsi à atteindre le statut de compagnon rapidement ».
« Imposer aux employeurs d'embaucher des femmes, comme le propose le Conseil du statut de la femme, est assurément un pas dans la bonne direction. »