En mars dernier, un travailleur perd la vie au travail. Menuisier sur un chantier situé à Québec, lui et un de ses collègues sont éjectés d'une plate-forme élévatrice automotrice et sont blessés. Le premier décède quelques jours plus tard. Parmi les causes à l'origine de l'accident, la CSST identifie des lacunes de conception de la plate-forme utilisée.
La CSST rend maintenant publiques les conclusions de son enquête afin de sensibiliser les milieux de travail à l'importance de la santé et la sécurité au travail. Rappelons qu'au Québec, entre 2007 et 2011, c'est en moyenne 11 travailleurs par année qui ont perdu la vie à la suite d'une chute de hauteur.
Le plancher de la plate-forme bascule éjectant les travailleurs
Au moment de l'accident, deux menuisiers posent des panneaux isolants sur les murs extérieurs d'un bâtiment commercial en construction, à partir d'une plate-forme élévatrice automotrice. En actionnant la commande de mouvement vertical, les deux travailleurs se font éjecter de la plate-forme sous l'action du plancher de travail qui, subitement, se retrouve en position quasi verticale. L'un tombe près de la plate-forme tandis que l'autre est catapulté au sol à quatre mètres. Tous deux sont grièvement blessés. Quelques jours plus tard, l'un d'eux décède des suites de ses blessures.
Mieux identifier les dangers
L'enquête a permis à la CSST d'identifier trois causes pour expliquer cet accident. D'abord, le phénomène de grippage des pivots sur le manchon intérieur des ciseaux engendre des contraintes aux soudures. Ensuite, la pression hydraulique du cylindre de levage est supérieure à la spécification du manufacturier. Enfin, la soudure du manchon du pivot central au tube du ciseau no 3 est de mauvaise qualité.
La CSST interdit l'usage de la plate-forme
À la suite de cet accident, la CSST a apposé un scellé sur la plate-forme élévatrice pour en interdire l'usage. Elle a exigé des correctifs qui finalement ne seront jamais apportés, car l'entreprise a plutôt choisi de mettre l'équipement au rancart.
La CSST a demandé au fabricant de la plate-forme élévatrice, Plafolift, d'élaborer un protocole d'inspection des soudures, signé et scellé par un ingénieur pour les plates-formes de modèle Titan, comme celle impliquée dans l'accident. Plafolift s'est soumis à cette exigence et a décidé d'effectuer un rappel de ce modèle de plate-forme.
Étant donné qu'il s'agit d'un problème de conception de la machine, la CSST considère que le fabricant, Plafolift, a agi de façon à compromettre directement et sérieusement la sécurité des travailleurs. En conséquence, un constat d'infraction lui a été délivré. Pour ce type d'infraction, l'amende peut varier de 15 420 $ à 61 680 $ pour une première offense et de 30 840 $ à 154 200 $ s'il s'agit d'une récidive.
Le rapport d'enquête de l'accident est disponible dans le site web de la CSST.