Le 15 novembre dernier, la ministre du Travail, Agnès Maltais, présentait à l'Assemblée nationale le projet de loi no 6, loi concernant la date d'entrée en vigueur de certaines dispositions de la Loi éliminant le placement syndical et visant l'amélioration du fonctionnement de l'industrie de la construction. Comme le projet de loi n'est pas encore adopté, les associations syndicales ont récemment fait part de leurs réactions face à la situation actuelle.
Le Conseil provincial (International) demande aux députés de penser aux travailleurs
Le Conseil provincial (International) exhorte les députés de l'opposition à faire l'étude du projet de loi 6 et du règlement de référence de main-d'œuvre d'ici la fin de la session parlementaire, et ce, pour le bien des citoyens qui travaillent dans la construction.
« Les syndicats n'ont plus le droit de référer de la main-d'œuvre et les employeurs n'ont plus le droit d'en embaucher par leur entremise, et la Commission de la construction du Québec n'a pas de système pour les aider non plus », a indiqué Donald Fortin, directeur général du Conseil provincial (International), ajoutant que les partis d'opposition « prennent les entrepreneurs et travailleurs de la construction en otage ».
Face à cette situation, le Conseil provincial (International) a dit avoir recommandé à ses 28 sections locales affiliées de cesser toute référence de main-d'œuvre jusqu'à ce que l'Assemblée nationale règle le dossier.
La FTQ-Construction lance un cri du coeur
La FTQ-Construction exhorte, de son côté, les membres de l'Assemblée nationale de reporter l'élimination du placement syndical. « Les députés ont la responsabilité de garantir aux travailleurs et aux travailleuses de la construction qu'ils pourront continuer à trouver du travail. On ne peut pas dire que le placement syndical est éliminé et ne pas avoir de solution concrète pour le remplacer », a décrié Yves Ouellet, directeur général de la FTQ-Construction.
La FTQ-Construction devait rencontrer, hier matin, ses représentants et ses directeurs des sections locales pour décider des actions à entreprendre.
La CSN-Construction respectera l'esprit et la lettre de la loi
Pour la CSN-Construction, l'abolition du placement syndical dans l'industrie de la construction est une grande victoire, puisque tous les travailleuses et les travailleurs auront le droit de travailler sur les chantiers de leur région, peu importe leur allégeance syndicale. La CSN-Construction a tenu à rassurer la population en affirmant que bien que le règlement encadrant la référence de main-d'œuvre ne soit pas encore adopté, l'industrie ne s'en trouvera pas paralysée et les travailleuses et les travailleurs n'ont pas à craindre de difficultés pour accéder à un emploi dans l'industrie.
« Il est clair que, pour nous, les législateurs doivent prendre leurs responsabilités et s'entendre dans les meilleurs délais pour que le règlement soit adopté en tout respect de l'esprit et de la lettre de la loi qui proscrit les communications entre un syndicat et un employeur, pour ce qui a trait à l'embauche. Entre-temps, il ne faut pas exagérer le problème : la situation n'est pas idéale mais les travailleuses et les travailleurs pourront compter sur leurs syndicats pour les aider », soutient le président de la CSN-Construction, Aldo Miguel Paolinelli.
La CSN-Construction dit avoir communiqué personnellement avec chacun de ses membres afin de les informer sur les changements. Ainsi, la CSN-Construction demande à tous ses membres d'indiquer systématiquement leur disponibilité à l'emploi à la Commission de la construction du Québec (CCQ) ainsi que d'en informer leur syndicat.
Sources : Conseil Provincial (International), FTQ-Construction, CSN-Construction