Un garage ultramoderne devrait être construit à la 3e Escadre Bagotville. Cette construction s’inscrit « dans un investissement de 108,8 millions $ pour les infrastructures de la défense au Québec », résumait un communiqué de presse émis par la Défense nationale. Le futur bâtiment, dont la valeur était estimée à 28,3 millions $ il y a trois ans, abritera des services d’électrotechnique, de génie mécanique et de transport. Sa conception a été confiée à SNC-Lavalin. Elle vise une certification LEED de niveau Argent.
Emplacement stratégique des grues
« La préparation du chantier exigera des normes particulières, car il s’y trouve des pistes d’atterrissage à proximité. Il faudra s’assurer que les grues respectent un espace aérien très strict, pour ne pas nuire aux arrivées et départs des avions », précise Pierre d’Anjou, l’architecte chez d’Anjou Lefebvre et Gagnon qui a réalisé les plans et devis du bâtiment. « Définir sa hauteur maximale a aussi représenté un certain défi, car il fallait tenir compte d’angles à ne pas dépasser », ajoute-t-il. L’édifice s’élèvera jusqu’à 16 mètres dans certaines zones.
Un garage en cinq parties
Cet immense garage sera subdivisé en cinq sections. L’une d’elles logera quatre balais de pistes. Ces dernières sont empruntées par des F-18, des avions cargos et des gros porteurs à Bagotville. Une seconde partie accueillera également des véhicules qui serviront à l’entretien des pistes. Ils permettront l’épandage de divers types d’abrasifs. « Ces deux sections se trouveront du côté sécurisé du futur bâtiment, qui seront délimitées par une guérite », indique Pierre d’Anjou. Précisons qu’un petit immeuble adjacent permettra aussi l’entreposage d’abrasifs spéciaux, et fera office de lave-véhicules.
L’édifice comprendra également trois parties non sécurisées. L’une d’elles abritera des véhicules destinés au reste de la base militaire. Une autre accueillera la zone administrative du complexe, qui comptera deux étages. La troisième comprendra un atelier de réparation électrique et mécanique (GEM) des véhicules qui se trouvent sur la base. Il comportera notamment deux ponts roulants, une salle de peinture munie d’un atelier de sablage, ainsi qu’une aire de nettoyage.
La lumière au coeur du projet
La luminosité naturelle sera entre autres maximisée dans les grands ateliers, ce qui devrait permettre de cumuler des points LEED. Des éclairages linéaires orneront leurs plafonds dénivelés, au moyen d’une bande de fenêtres en verre givré. Cette bande se trouvera dans la partie supérieure de ces ateliers, permettant ainsi d’éliminer les éblouissements occasionnés par le soleil. Pour optimiser l’éclairage en provenance de l’extérieur, la couleur des plafonds donnera dans le gris blanc. « Cette réalisation s’ajoute à la complexité d’un bâtiment de ce genre, en raison des immenses espaces qu’il comporte », de dire Pierre d’Anjou.
L’immeuble aura un revêtement constitué de panneaux de type sandwich en composite. Pour moduler l’aspect des façades, lesdits panneaux incluront un revêtement métallique ondulé à certains endroits. Leurs teintes donneront dans le gris argenté. Le début des travaux n’a pas encore été déterminé. Les Forces canadiennes travaillent encore à définir les paramètres du projet. Un appel d’offres pour mandater l’entrepreneur en construction sera lancé au moment opportun. « Il faudra compter environ deux années pour pouvoir compléter ce garage », conclut Pierre d’Anjou.
Cet article est paru dans l’édition du vendredi 1er juin 2012 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !