Jobboom dévoile le bilan des perspectives du marché du travail 2013

« (Le) manque de diplômés se fait sentir de façon récurrente dans plusieurs secteurs cruciaux de l'économie, notamment les TIC et les mines », a affirmé Patricia Richard, directrice générale de l'information de Jobboom, lors du dévoilement du Bilan des perspectives du marché du travail 2013.

 

Au total, dans une quarantaine de programmes donnés au secondaire, au collégial et à l'université, le nombre d'offres d'emploi excède de façon marquée le nombre de diplômés. Cette tendance serait encore plus importante dans certains domaines.

 

Dans le secteur minier, « le rattrapage à faire est énorme. Le secteur compose à la fois avec de nombreux départs à la retraite et avec la désaffection des programmes de formation à l'époque où l'activité minière était à son niveau le plus bas, a expliqué Mme Richard. Les besoins sont de tous ordres, et la main-d'œuvre spécialisée disponible ne suffit pas à la demande depuis un bon moment ».

 

Les carrières d'avenir 2013 – 18 000 emplois dans les mines

Cette conférence de presse marquait également le lancement du guide Les carrières d'avenir 2013, qui s'est déroulé au Collège de Maisonneuve.

 

À lui seul, le secteur des mines prévoit embaucher, entre 2012 et 2021, plus de 18 000 travailleurs, dont la moitié pourrait entrer en fonction d'ici 2016. Même s'il devait y avoir une baisse de la demande en minerais sur les marchés mondiaux, ralentissant du coup les projets miniers, l'emploi risque tout de même d'être au rendez-vous. En effet, 10 000 postes seront à pourvoir à cause des départs à la retraite et du roulement de personnel. Les mineurs, les opérateurs d'équipement lourd spécialisés (pelles et camions), les techniciens miniers et les mécaniciens industriels seront parmi les plus recherchés.

 

« S'il y a eu une augmentation du nombre d'inscriptions aux programmes menant aux diplômes d'études professionnelles, il semblerait que l'industrie ait encore du mal à recruter des étudiants dans les programmes techniques et collégiaux », a ajouté Patricia Richard. En effet, dans plusieurs formations liées aux mines, les diplômés sortent au compte-gouttes et sont rares sur le marché. Par exemple, les sept diplômés en technologie minérale spécialisés en exploitation du Cégep de l'Abitibi-Témiscamingue ont pu consulter une quarantaine d'offres d'emploi. Le scénario est le même du côté du génie minier, où la dizaine de diplômés de l'Université Laval a reçu 64 offres d'emploi. Ces derniers peuvent tout aussi bien travailler au Québec qu'à l'étranger.

 

Les salaires d'entrée de ces diplômés, tous ordres de formation confondus, dépassent les 1 000 $ par semaine, a souligné Patricia Richard. « Les besoins sont si importants dans le domaine minier que, même s'il y a un léger ralentissement du secteur, les perspectives demeurent intéressantes pour les diplômés. »

 

La construction : parmi les tendances qui durent

 

Les postes à pourvoir se comptent par milliers dans les domaines de la santé, de la construction et de l'éducation. Le secteur de la construction doit jongler avec un important roulement de personnel et une croissance constante. Jusqu'en 2016, l'industrie prévoit recruter entre 10 000 et 14 000 travailleurs chaque année.

 

Travailleurs recherchés – Faute de diplômés, embaucher à l'étranger ?

Quelque 80 des 130 programmes de formation les plus prometteurs en 2013 sont issus des études professionnelles et techniques (DEP et DEC), soit près des deux tiers, toujours selon le tout dernier Bilan des perspectives du marché du travail 2013 de Jobboom.

 

« Le déséquilibre entre l'offre et la demande est saisissant dans plusieurs de ces programmes de formation cruciaux pour l'économie du Québec, et souvent de façon récurrente depuis nombre d'années, a affirmé Patricia Richard, directrice générale de l'information de Jobboom, au cours d'une conférence de presse qui s'est tenue ce matin au Collège de Maisonneuve. La situation est telle que, faute de diplômés, les entreprises sont parfois contraintes de recruter des travailleurs à l'étranger afin d'assurer leur croissance », a-t-elle poursuivi.

 

En 2012, des employeurs ont dû se tourner vers l'embauche de 65 soudeurs et 20 machinistes hors du pays, selon les données du Comité sectoriel de la main-d'œuvre dans la fabrication métallique industrielle, citées dans le guide Les carrières d'avenir 2013.

 

Soudeurs recherchés

Ce manque à gagner se reflète dans les établissements offrant ces programmes. Dans le cas du diplôme d'études professionnelles (DEP) en Soudage-montage, la main-d'œuvre formée est si difficile à trouver que certains employeurs proposent un travail à temps partiel, durant leurs études, aux futurs soudeurs. Cet état de fait se présente, entre autres, au Centre de la Croisée, à Donnacona, et au Centre de formation professionnelle Dolbeau-Mistassini. Dans ce dernier établissement, les responsables du département estiment recevoir des appels d'employeurs toutes les semaines ; pourtant, la cohorte de 2012 ne comptait que 19 diplômés. Alors que du côté du DEP Techniques d'usinage, la trentaine de diplômés de l'École professionnelle de Saint-Hyacinthe a pu consulter près de 80 offres d'emploi en 2012.

 

D'ailleurs, selon les données de la Relance au secondaire en formation professionnelle, le nombre de diplômés du DEP Soudage-montage a diminué de 1 308 en 1998-1999 à 983 en 2009-2010. Du côté du DEP Techniques d'usinage, le nombre de diplômés a chuté de moitié en 10 ans, passant de 1 123 à 510.

 

La tentation des études supérieures

Autre facteur qui influence la situation : plusieurs diplômés du collégial décident de poursuivre leurs études, ce qui accentue l'effet de rareté pour cette catégorie de travailleurs diplômés de programmes recherchés. Cette tendance s'observe dans plusieurs programmes, comme Technologie du génie civil (45,1 % des diplômés poursuivent leurs études), Techniques de génie mécanique (50 %), Technologie de la mécanique du bâtiment (35,6 %) et Technologie de l'architecture (39,8 %).

 

Des conditions de travail compétitives

« À titre indicatif, les salaires de départ dans plusieurs de ces domaines sont supérieurs au salaire moyen des Québécois. Par exemple, un technologue en génie civil touche en moyenne 871 $ par semaine dès son entrée sur le marché du travail », a rappelé Patricia Richard. Parmi la sélection des formations gagnantes de Jobboom en 2013, plusieurs DEP offrent aussi des salaires hebdomadaires alléchants, comme Forage et dynamitage (1 610 $), Conduite de grues (1 601 $) ou Extraction de minerai (1 387 $). Au collégial, les programmes Technologie minérale (spécialisation en exploitation) (1 025 $ par semaine) et Technologie de l'électronique industrielle (839 $ par semaine) font également bonne figure.

 

Les carrières d'avenir 2013, le guide

Rappelons que le guide Les carrières d'avenir 2013 découle d'une importante enquête menée entre juin et décembre 2012 auprès de quelque 300 intervenants des milieux industriel, professionnel et scolaire. L'ouvrage de près de 300 pages regroupe les statistiques les plus récentes ainsi que les analyses et l'information essentielles à la compréhension du marché du travail québécois.

 

Cette 16e édition est notamment le fruit de la participation du ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale du gouvernement du Québec, du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, de la Fédération des commissions scolaires du Québec, de l'École de technologie supérieure et de HEC Montréal.

 

Source : Jobboom