Leclercville pourra assainir ses eaux usées

Par François G. Cellier

La Municipalité de Leclercville pourra assainir ses eaux usées à compter d’octobre 2012, grâce à l’aménagement d’infrastructures nécessaires pour ce faire. Leur installation est en cours depuis mai dernier au coût de 12,2 millions $, en vertu du Programme d’infrastructures Québec-Municipalités (PIQM). Leclercville, qui figure parmi l’un des derniers territoires de la province à être converti à l’épuration de ses eaux usées, se joindra à la quasi-totalité des autres qui l’ont été au cours des 30 dernières années.

 

Comme la plupart des villes le faisaient il y a trois décennies, Leclercville rejette encore ses eaux usées dans le fleuve Saint-Laurent, par un réseau de conduites désuet. Grâce aux travaux actuellement en cours, ces eaux se verront bientôt déchargées de matières polluantes comme le phosphore et les coliformes fécaux.

 

Pour y parvenir, la firme d’ingénierie Roche, qui a réalisé les plans de ce projet l’automne dernier, a prévu trois kilomètres de conduites qui répondront aux besoins domestiques d’environ 300 résidents. Elle fera également construire deux postes de pompage : le premier refoulera les eaux usées d’un côté à l’autre de la rivière du Chêne, grâce à une conduite installée sous son lit, et le second, plus important, acheminera l’ensemble des eaux usées dans un étang comportant trois cellules d’aération, lesquelles sont actuellement en construction. Les eaux usées seront purifiées selon un principe de traitement aérobique, afin d’éliminer les charges organiques. L’eau assainie retournera ensuite dans le fleuve Saint-Laurent, en transitant préalablement par le ruisseau Saint-Michel.

 

Des travaux aux multiples défis

Ce projet comporte plusieurs défis, en raison de travaux effectués dans un territoire habité, et d’une topographie du milieu particulière constituée de dénivelés variant entre 5 et 40 mètres. « Il faut en outre assurer la sécurité incendie et civile des citoyens concernés, malgré les nombreuses tranchées qui sillonnent la municipalité, et aménager des conduites dans des rues étroites, dont la largeur de certaines n’excède pas huit mètres », précise Michel Tremblay, ingénieur civil et chargé du projet chez Roche. Il a en outre fallu reconstruire des murs de soutènement, ce qui a obligé la firme Allen Entrepreneur général, mandatée dans ce projet, à être plus stratégique dans la réalisation de ses travaux. Précisons que la firme Inspec-Sol veille au contrôle qualitatif des matériaux.

 

Cette installation d’infrastructures d’assainissement des eaux usées a été précédée, entre le printemps et l’automne 2011, d’une première étape visant l’alimentation en eau potable de Leclercville. « La source, qui est captée au moyen d’un drain horizontal, se trouve dans un secteur de la municipalité de Lotbinière », de dire Michel Tremblay. Elle est acheminée par gravité sur une distance de près d’un kilomètre, pour finir sa course dans une usine de traitement qui a aussi été construite, après que l’ancienne eut été démolie.

 

Le ministère des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire a subventionné en grande partie ce projet, ainsi que les travaux visant l’assainissement des eaux usées. Quant au ministère des Transports du Québec (MTQ), il a payé les coûts associés à la réfection d’égouts pluviaux sous la route 132, où se trouvent également 1,5 kilomètre de conduites sanitaires (eaux usées) qui seront dédiées à l’usage de Leclercville. Le MTQ a également assumé les frais de quelque 70 % du repavage de cette route. Lerclercville a pour sa part fourni environ 1,2 million $ pour l’ensemble de ces travaux réalisés en deux étapes.

 


Cet article est paru dans l’édition du vendredi 17 août 2012 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !