Le 18 avril 2012, M. Jerry Corbin perd la vie au travail. Menuisier-charpentier sur le chantier d'agrandissement du PEPS de l'Université Laval, le travailleur est heurté par un lot de poutrelles lorsque celui-ci bascule sur lui et le coince mortellement contre un mur du bâtiment. Parmi les causes à l'origine de l'accident, la CSST identifie que la gestion de la santé et de la sécurité sur le site de préparation des poutrelles est déficiente.
La CSST rend donc publiques les conclusions de son enquête afin de sensibiliser les milieux de travail à l'importance de la gestion de la santé et de la sécurité du travail. Rappelons qu'au Québec, entre 2007 et 2011, 75 travailleurs de la construction ont perdu la vie à la suite d'un accident du travail.
Un lot de poutrelles bascule en direction du travailleur
Au moment de l'accident, le travailleur et son contremaître s'affairent à déplacer une poutrelle d'acier, qui se trouve parmi un lot de 11 poutrelles appuyées les unes contre les autres. Ce lot de poutrelles, dans lequel la masse de chacune varie de 673 à 1 028 kg, est remisé près d'un mur, prêt à être apporté au site d'érection de la structure du bâtiment. Pour retirer une poutrelle du lot, le travailleur et son contremaître détachent la sangle qui les relie. Le travailleur se place entre le lot de poutrelles et le mur du bâtiment tandis que son contremaître lui fait face. Tous deux tentent de dégager la poutrelle en la tirant afin d'y insérer une élingue. À leur deuxième tentative, toutes les poutrelles bougent en même temps et basculent en direction du travailleur, qui tente de les retenir, en vain. Il est coincé mortellement contre le mur. Son décès est constaté sur place.
Mieux identifier les dangers
L'enquête a permis à la CSST d'identifier trois causes pour expliquer cet accident. D'abord, les poutrelles d'acier reposaient en équilibre instable sur leurs membrures inférieures. Ensuite, la méthode d'élingage utilisée par les menuisiers-charpentiers lors du soulèvement d'une poutrelle d'acier provoque le renversement des autres. Enfin, la gestion de la santé et de la sécurité sur le site de préparation des poutrelles est déficiente.
La CSST interdit la pose de lisses de bois sur les poutrelles et la manutention d'autres poutrelles
À la suite de cet accident, la CSST a interdit la pose de lisses de bois sur les poutrelles d'acier et la manutention de celles situées entre le bâtiment et le stade de football de l'Université Laval. La CSST a autorisé la reprise des travaux après qu'une méthode de travail sécuritaire lui a été présentée. En plus de remettre un constat d'infraction à l'employeur et au maître d'œuvre. Pour ce type d'infraction, l'amende peut varier de 15 420 $ à 61 680 $ pour une première offense, et de 30 840 $ à 154 200 $ s'il s'agit d'une récidive.
Le rapport d'enquête de l'accident est disponible dans le site web de la CSST.