C’est à Montréal que le CIB — International Council for Research and Innovation in Building and Construction, anciennement connu sous le vocable de Conseil international du bâtiment — a choisi de tenir son prochain Congrès international sur la recherche en gestion de la construction, sous le thème Du savoir au savoir-faire.
L’événement, qui se tient pour la première fois en Amérique, se déroulera du 26 au 29 juin prochains, au Centre Mont-Royal. Il est organisé par la Corporation des entrepreneurs généraux du Québec (CEGQ), en collaboration avec l`École de technologie supérieure (ÉTS), la Birmingham City University et la Commission des services électriques de Montréal (CSEM).
Le vœu est de stimuler la recherche au Québec, de créer une tendance en ce sens. « Ici, au Québec, on ne fait quasiment pas de recherche en gestion de la construction. On a cherché des gens pour animer ; on a été obligé de les prendre à Calgary, en Colombie-Britannique », note Luc Martin, vice-président exécutif de la CEGQ.
Pourquoi si peu de recherche ici à ce sujet, alors qu’il s’en fait volontiers dans le reste du Canada, aux États-Unis et ailleurs dans le monde ? « Je ne sais pas. Pourtant, dans d’autres domaines, il s’en fait de la recherche ! Mais en gestion de la construction, on n’en fait pas », lance-t-il.
De l’Afrique du Sud à Hong Kong, en passant par l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Croatie, la Slovénie, l’Irlande, l’Allemagne, la Suisse, l’Autriche, l’Espagne, les pays scandinaves, la Malaisie, Singapour, la Chine, le Japon, la Turquie, le Nigéria, le Brésil, les États-Unis et, bien sûr, l’Angleterre et le Canada. Une centaine de chercheurs en provenance de 25 pays sont attendus à Montréal pour ce congrès 2012 de l’organisme international basé au Royaume-Uni.
Échanges internationaux
Le CIB compte aujourd’hui dans ses rangs plus de 5 000 experts issus des milieux universitaire, industriel et public. Il a été mis sur pied en 1953 pour faciliter la coopération internationale et l’échange des connaissances entre les chercheurs d’instituts de recherche gouvernementaux de partout dans le monde et ceux des divers secteurs de la construction et du bâtiment, pour ainsi stimuler la recherche et l’innovation dans ce domaine.
Sa venue à Montréal représente donc, pour l’industrie, une occasion en or de s’ouvrir à de nouvelles pratiques, de se doter d’outils de gestion de pointe.
Parmi les chercheurs qui ont mis sur pied le CIB, plusieurs sont Britanniques, précise Luc Martin, qui souligne que la CEGQ développe et entretient des liens avec des intervenants de l’industrie de la construction un peu partout dans le monde.
« Ils font leurs congrès annuels chaque année dans un pays différent. Cette année, ils ont choisi le Québec, entre autres à cause des liens qu’on a développés avec ces gens-là. »
Les échanges avec des acteurs d’autres nationalités sont importants, estime-t-il. « C’est comme ça qu’on apprend les pratiques qui se font ailleurs, les cultures, les façons de faire. Ça nous permet, comme on dit dans le métier, de se faire une tête » ou, en d’autres termes, d’être bien outillé pour faire face à une problématique.
« Et comme, au Québec on ne fait pas de recherche en gestion de la construction, et comme on aurait besoin d’en faire avec tous les problèmes que l’on vit, je pense qu’on aurait avantage à associer le monde universitaire à notre industrie », soutient le vice-président exécutif de la CEGQ.
Conférences, rencontres et Journée de l’industrie
Organisation du travail, gestion d’échéanciers, communication, gestion de projets de construction durable, évaluation de projets complexes, solutions BIM (modélisation des données du bâtiment) et études de cas. Voilà quelques exemples parmi la centaine de sujets qui seront abordés lors des conférences et des rencontres qui jalonneront le prochain congrès international du CIB.
Au nombre des activités inscrites au programme de trois jours figure la Journée de l’industrie. Celle-ci réunira chercheurs, architectes, ingénieurs, gestionnaires et constructeurs, qui seront invités à discuter de la dynamique, des attentes et des retombées de la recherche dans ce créneau économique en pleine effervescence qu’est celui de la construction.
La journée s'ouvrira avec une table ronde lors de laquelle on tentera de démythifier le domaine de la recherche et on explorera les grands axes qui l'animent, tout en commentant leur adéquation avec les besoins du milieu. On comparera également ce qui se pratique dans le monde et ce qui se fait (et ce qui ne se fait pas) ici.
Seront également abordées les questions relatives aux obstacles à la diffusion et au partage des résultats de la recherche, à la résistance de l'industrie face à l'évolution des normes et aux certifications, ainsi qu'au financement des activités de recherche.
Les entrepreneurs, architectes et ingénieurs québécois seront par ailleurs invités à une réunion ad hoc, à laquelle participeront des représentants du ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation (MDEIE), de la Régie du bâtiment (RBQ), d’Infrastructure Québec et du Conseil du Trésor. On y discutera des besoins de l’industrie d’ici en matière de recherche en gestion de la construction, des possibilités de son développement et de l’apport du milieu universitaire.
Des impacts de la tenue de cet événement sur les pratiques au Québec ? Luc Martin les souhaite positifs. « On fait un effort, en tout cas ! »