Le musée minier de Thetford Mines : une page de notre histoire

Par Guy Sabourin

Après des années d’efforts pour réunir le financement, voilà que le musée minéralogique et minier de Thetford Mines commence à voir le jour. Dans le cadre de son programme d’infrastructures pour les municipalités, le gouvernement du Québec y contribue à hauteur de 5,3 millions $. Il reste du financement privé à ficeler, mais le projet est au moins sur ses rails.

 

« Il s’agit essentiellement de faire revivre le passé minier de la ville de Thetford Mines en réunissant sur le site de l’ancienne mine KB-3 (King-Beaver-3), près du centre-ville, quatre bâtiments anciens qui deviendront musée. Le tout comprend également l’aménagement d’un chemin d’accès, d’un stationnement et d’un parc urbain », précise Yvan Faucher, président du conseil d’administration du Musée minier et minéralogique de Thetford Mines. Rappelons que le site minier KB-3 est le berceau des trois premières mines d’amiante au pays.

 

Dans la première phase de ce projet qui en compte trois, il est essentiellement question de décontamination et de rénovations majeures. Pièce maîtresse, le chevalement, construit en 1938, est un treuil d’une trentaine de mètres de haut qui servait d’abri au câblage des ascenseurs pour amener les mineurs vers le puits. Aujourd’hui, il deviendra un belvédère, au somment duquel les visiteurs admireront le panorama environnant. Tout son revêtement extérieur devra être refait, en plaques de fibrociment. Un ascenseur y sera aménagé.

 

Sera également rénové l’atelier de gobage, datant de 1878, qui réfère au premier bâtiment où s’effectuait le traitement manuel de l’amiante, au marteau. Il sera rénové avec des matériaux d’origine, qui ont été retrouvés, et transporté près du chevalement puisqu’il se trouve actuellement plus éloigné sur le site. Il servira entre autres de bureau d’accueil. Enfin, l’ancien atelier de forge sera reconverti et abritera des bureaux, la billetterie et une boutique, en plus d’un traditionnel vestiaire de mineurs qui sera montré aux visiteurs. Un pavillon des dîneurs sera également installé sur des fondations existantes.

 

La phase 2 des travaux porte sur l’aménagement d’une plaque de verre sur le plancher du chevalement et d’un jeu de lumières permettant de voir le plus loin possible dans le puits de 1 500 pieds de profondeur sous les pieds des visiteurs. Sera également aménagée une fausse galerie, à trois ou quatre mètres sous terre, sous le chevalement, qui reproduira intégralement ce qu’était une véritable galerie à plusieurs centaines de pieds dans le sous-sol.

 

Une importante partie de la phase 2 comprend l’installation de diverses pièces muséologiques. La phase 3 englobe l’installation d’un spectacle multimédia, avec projections sur une des faces externes du chevalement, à partir d’une agora aménagée dans l’un des coins du site.

 

Les travaux de la phase 1 débutent à l’automne 2012 et nécessiteront environ 6,6 millions $. L’ouverture du site est prévue pour le printemps 2014. La phase 2 requerra environ 5,5 millions $ et la 3 autour de 3 millions $. Aucun échéancier n’est encore prévu pour les deux dernières phases. Mais une chose est certaine : le musée sera pleinement fonctionnel dès la fin des travaux de phase 1 et pourra accueillir les visiteurs.

 

Les architectes Odette Roy et Isabelle Jacques avec le groupe de génie-conseil Genivar ont été retenus entre autres pour réaliser les plans et devis, agir comme maître d’œuvre et préparer les soumissions pour les sous-traitants. Mais au moment d’écrire ces lignes, leurs mandats n’étaient pas encore totalement finalisés.



Cet article est paru dans l’édition du vendredi 18 mai 2012 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !