D'ici les prochains mois, les travaux de construction d'une minicentrale hydroélectrique d'une capacité de 16 mégawatts débuteront sur la rivière Ouiatchouan, au Parc régional de Val-Jalbert. Ce projet s'inscrit dans le cadre du programme d'Hydro-Québec d'achat d'électricité de centrales hydroélectriques de 50 MW ou moins.
Dès l'automne 2009, la Société de l'énergie communautaire (SEC) du Lac-Saint-Jean a déposé un avis de projet au ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (MDDEP) proposant l'aménagement de ce projet. En décembre de la même année, la SEC a produit un second avis, cette fois pour l'édification d'une centrale dans le secteur de la 11e chute de la rivière Mistassini.
Priorité au projet de Val-Jalbert
« On est une petite équipe, fait remarquer Marc Morin, directeur général de la SEC. C'est pourquoi nous avons choisi de prioriser le projet de Val-Jalbert qui nous paraissait d'emblée plus facilement réalisable. De nombreuses réunions de préconsultation ont été menées ces trois dernières années afin de nous assurer d'une acceptabilité quasi totale de la part des citoyens. Par ailleurs, le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) a donné un avis favorable à notre projet. Nous attendons l'avis définitif du ministre qui a pris un peu de retard en raison des récentes élections provinciales. »
Ce dernier espère que le feu vert du ministre interviendra d'ici la fin de l'année de manière à pouvoir enclencher aussitôt le chantier et de rendre la nouvelle centrale opérationnelle d'ici mai 2014. Le projet nécessitera des investissements à hauteur de 53,3 millions $ dont 26,9 millions $ iront à la construction proprement dite et un autre 10,1 millions $ en achat, installation et mise en route des équipements.
Un partenariat inédit
La SEC a vu le jour le 27 septembre 2007. Cet organisme à but non lucratif est un exemple unique au Québec de partenariat de développement de projets d'énergie renouvelable entre deux MRC, en l'occurrence dans le cas présent, celles de Maria-Chapdelaine et du Domaine-du-Roy, avec une communauté autochtone, le Conseil Montagnais du Lac-Saint-Jean. En ce qui concerne la minicentrale de Val-Jalbert, un quatrième partenaire, la municipalité de Chambord sur le territoire de laquelle le projet sera réalisé, a été associée au projet ainsi qu'au montage financier.
En 2009, le consortium formé de la firme de génie BPR et du bureau d'architectes ATSH, d'Alma, spécialisé en procédés industriels, a réalisé l'étude de faisabilité ainsi que l'ingénierie détaillée et de détail. En 2010, la SEC a procédé également au choix de la société slovène Litostroj pour l'acquisition de la turbine.
Contrats et choix de l'entrepreneur
Le projet a été scindé en quatre lots principaux. Il y a à peine quelques semaines, trois contrats ont été attribués pour l'alimentation électrique temporaire durant les travaux, l'édification d'un poste de transit de 161 kilovolts (kV) entre la centrale vers le réseau d'Hydro-Québec TransÉnergie, ainsi que la construction d'une galerie d'amenée creusée à même le roc. Les mandats ont été attribués à Électro Saguenay, d'Alma, à la société Prowatt, de Jonquière, et à Inter-Cité Construction, de Chicoutimi.
« Une dernière soumission, qui va se clôturer le 6 décembre prochain, nous livrera le nom de la firme qui réalisera les travaux d'excavation, divers travaux de bétonnage ainsi que la construction du barrage. Cette dernière sera probablement pressentie pour agir à titre d'entrepreneur général du projet », indique Marc Morin.
Le barrage aura une largeur de 37,5 mètres et sera construit 100 mètres en amont de la chute Maligne. L'eau sera captée à la tête de cette dernière et amenée à la centrale située à proximité immédiate de l'ancienne centrale de Val-Jalbert, fermée en 1927. À la sortie de la centrale, l'eau sera dirigée dans une galerie d'amenée de 700 mètres, excavée dans le lit de la rivière, qui lui permettra de reprendre son cours naturel.
Second projet
La SEC a bon espoir, par ailleurs, d'aller rapidement de l'avant avec son second projet de minicentrale sur le site de la 11e chute de la rivière Mistassini, en partenariat avec les municipalités de Notre-Dame-de-Lorette et Girardville. Le consortium formé par Cégertec Aecom en collaboration avec le Groupe conseil Nutshimit a été chargé de la réalisation de l'étude d'impact.
Les audiences publiques du BAPE pourraient se dérouler au cours du printemps prochain. « Nous espérons obtenir le permis de construction dès l'automne 2013, commente M. Morin. Le projet est évalué à 68 millions $ pour une capacité de production de 18,3 mégawatts. Les travaux devraient être menés à partir de l'hiver 2014 et l'entrée en service de la centrale interviendrait dans ce cas en décembre 2015. »
Celui-ci ne peut actuellement avancer un agenda pour le dépôt des appels d'offres. Il souligne cependant qu'un processus de sélection devrait être lancé bientôt pour le choix d'un turbinier. « Nous devrions procéder un peu comme pour la centrale de Val-Jalbert en divisant les travaux en quatre ou cinq lots », ajoute Marc Morin.
Cet article est paru dans l’édition du jeudi 22 novembre 2012 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !