Par Marie Gagnon

Dans les cartons depuis 1995, les travaux de réfection du quai de la Pointe-à-John dans la municipalité de Les Bergeronnes en Haute-Côte-Nord, ont finalement débuté. Depuis plus d'une semaine déjà, les hommes de J. Euclide Perron, un entrepreneur général de Chicoutimi, s’affairent à démanteler l’ancienne structure en vue de la construction, au cours de l’été et de l’automne qui vient, d’un nouveau quai de béton. Le projet, dont les coûts s’élèvent à 4,9 millions $, inclut également une promenade, une rampe de mise à l’eau, une marina de plaisance, un débarcadère ainsi qu’une zone de circulation et de stationnement.

 

Comme l’indique par voie de communiqué la direction générale de Les Bergeronnes, « le projet de développement de la Pointe-à-John est une réalisation conjointe de la municipalité et de la communauté innue d’Essipit ». À cet effet, le 2 août 2010, la Corporation de développement du secteur Pointe-à-John, un organisme sans but lucratif, a été légalement instituée afin de convenir d’un mode de gestion commun pour le quai et la marina.

 

Des travaux pour mousser le tourisme

Durement touchée par la crise forestière, la région souhaite ainsi diversifier ses activités économiques en misant sur une infrastructure attractive afin de soutenir la croissance touristique. Le site est en effet d’une qualité visuelle exceptionnelle et sert de point de départ aux croisières d’observation des mammifères marins. Répertorié depuis 1983 dans la liste des lieux patrimoniaux du Canada, le quai de la Pointe-à-John fait partie du réseau de découverte du parc marin Saguenay-Saint-Laurent. Il est de plus désigné port de refuge en raison de sa facilité d’accès et de sa sécurité.

 

Propriété de Pêches et Océans jusqu’en 2007, le quai de Les Bergeronnes, de même que la rampe de mise à l’eau et un lot de grève en eau profonde, avait toutefois atteint sa fin de vie utile. Les premières sections du quai ont en effet été construites en 1937 et 1938. Elles sont composées de murs poids en béton, suivis d’encaissements de bois à clairevoies. En 1949, une extension de la tête du quai a été réalisée, toujours au moyen d’encaissements à clairevoies. En raison de sa désuétude, la structure était interdite d’accès depuis plusieurs années. Seule la rampe de mise à l’eau demeurait fonctionnelle, mais son utilisation dépendait du niveau d’eau.

 

Passer du bois au béton

Le scénario retenu consiste donc à démolir le quai actuel, composé d’encaissements en bois, et à le remplacer par un quai de béton. Pour ce faire, les caissons de bois seront en partie démantelés afin de permettre l’enrochement. Il s’agit de la phase principale du projet. À lui seul, l’enrochement représente en effet environ 85 % des travaux. Effectué à partir de la terre ferme, il occupera près de 2 200 mètres carrés du fond marin.

 

La Corporation de développement du secteur Pointe-à-John a également prévu l’aménagement d’une aire de retournement pour longs véhicules et des cases de stationnement à l’entrée du quai ainsi que la relocalisation de la rampe de mise à l’eau. Cette dernière, intégrée à l’enrochement du quai, verra sa pente et son élévation à la base adaptées à la topographie du site. Quant à la partie supérieure de l’enrochement, elle sera aménagée de manière à ce que les visiteurs puissent se rendre jusqu’à son extrémité pour profiter de la vue panoramique sur le parc marin.

 

Les activités de démolition, qui vont bon train, seront effectuées en parallèle avec le coulage du béton, qui doit débuter autour du 20 août. Les travaux seront suspendus durant l’hiver et reprendront au printemps prochain avec l’asphaltage du quai et de la zone d’accès.

 


Cet article est paru dans l’édition du vendredi 10 août 2012 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !