Transformation extrême de l’hippodrome

Par François G. Cellier

Un an après avoir annoncé la revitalisation du Triangle Namur-Jean-Talon, dans l’arrondissement CDN-NDG, la Ville de Montréal est revenue à la charge, le 29 octobre dernier, en donnant le coup d’envoi à la transformation du secteur de l’hippodrome.

 

Ce mégaprojet immobilier résidentiel, qui misera sur l’approche TOD (Transit Oriented Development) et d’autres mesures associées au développement durable, est évalué à environ 2 milliards $. Il accueillera entre 5 000 et 8 000 appartements, dont 15 % de logements sociaux, et le même pourcentage de logements abordables. Au final, jusqu’à 20 000 personnes supplémentaires pourraient venir s’installer dans ce secteur.

 

Concours international de design urbain

La première étape du projet consiste à lancer, en septembre 2013, un concours international de design urbain. Ce concours prendra fin un an plus tard. Il impliquera la participation d’architectes, d’architectes paysagistes, de designers urbains et d’ingénieurs. Son lauréat devra réaliser un plan directeur, lequel sera adopté à l’hiver 2016, pour une mise en œuvre du concept prévue en 2017. La Ville de Montréal et l’État québécois, qui démolira l’hippodrome, sont partenaires dans ce projet. Ils se partageront les recettes découlant de la vente des terrains.

 

Objectif : un quartier écologique de classe mondiale

Le secteur de l’hippodrome, ainsi que ses abords des deux côtés du boulevard Décarie, qui se prolongent jusqu’au secteur du Triangle, représentent une centaine d’hectares à développer au moyen d’un exercice de planification. « Avec ce projet, Montréal souhaite s’inscrire sur la courte liste des projets similaires de classe mondiale », indique Daniel Lafond, directeur de l’aménagement urbain et des services aux entreprises à la Ville de Montréal.

 

Il cite en exemple des développements résidentiels comme Hammarby, à Stockholm (Suède), qui compte 11 000 logements sur une superficie de 200 hectares. Il s’agit d’un des plus vastes quartiers écologiques d’Europe. « Le modèle d’Hammarby se démarque par des bâtiments alimentés par des sources d’énergie renouvelables, lesquelles servent au chauffage et à la climatisation ». En 2018, ce quartier devrait accueillir 25 000 habitants.

 

Des défis pour les ingénieurs

« Il y aura beaucoup de travail associé au génie dans ce projet », précise Michèle Giroux, architecte et directrice associée portefeuille, projets d’envergure du Service de la mise en valeur du territoire à la Ville de Montréal. Il faudra notamment prévoir la rétention des eaux de ruissellement, et intégrer le tout à un aménagement urbain, ce qui rendra la tâche encore plus complexe.

 

Plusieurs options vertes seront étudiées, dont la géothermie. Des réflexions porteront également sur le positionnement des bâtiments, qui pourraient être orientés en vue de profiter d’une énergie solaire passive.

 

Ces hypothèses et bien d’autres seront mises sur la table au cours des prochaines années, et figureront au menu d’une vaste opération qui sera menée par l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM). L’exercice se déroulera en trois temps, soit un énoncé de vision au printemps 2013, les prémisses du plan directeur à l’automne 2014 et le plan directeur lui-même, à l’automne 2015.

 


Cet article est paru dans l’édition du jeudi 1er novembre 2012 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !