Une usine convertie en école à Drummondville

Par François G. Cellier

Aménager un centre des métiers de la construction dans un immeuble existant peut être complexe, à tout le moins pour un architecte. Celui prévu au Centre de formation professionnelle Paul-Rousseau, à Drummondville, a exigé un temps de réflexion pour rendre le tout conforme aux normes exigées. Ce projet répondra à un besoin grandissant d’espace afin d’accueillir un plus grand nombre d’élèves. La première de deux phases a été entreprise il y a un mois et demi et s’achèvera à la rentrée des classes, au début du mois d’août.

 

Anciennement rattaché à une usine de l’industrie du textile, l’immeuble choisi pour aménager la nouvelle école couvre une superficie de 3093 mètres carrés. Il comprend les blocs 7 et 17. La Commission scolaire des Chênes, qui louait une partie des locaux du bâtiment depuis quelques années déjà, en a fait l’acquisition récemment. Ainsi, elle pourra continuer à former des étudiants à un métier de la construction, tout en générant des économies de coûts à moyen et long terme.

 

Pose de systèmes intérieurs et machinerie

Le bloc 7 comporte deux niveaux. Les planchers de béton et les murs intérieurs en maçonnerie ont pu être conservés. Pendant la phase I, des classes y seront aménagées au sous-sol, ainsi que des services aux étudiants (par exemple, la cafétéria), une salle réservée aux professeurs et des vestiaires. Le rez-de-chaussée accueillera trois ateliers. Ceux-ci permettront entre autres la formation d’étudiants à la pose de systèmes intérieurs, ainsi que l’initiation à la machinerie et à différents outils propres au secteur de la construction.

 

Coffrage, échafaudage et toitures

Le bloc 17 est plus récent et compte un niveau. Le plancher en béton qu’il comporte a également pu être conservé. Trois ateliers s’y trouveront afin d’enseigner diverses techniques, dont le coffrage, l’échafaudage et la construction de toitures. Des cubicules seront également mis en place. « Les étudiants pourront s’y exercer à la finition intérieure et extérieure », d’expliquer Caroline Gauthier, architecte chez Faucher Gauthier Architectes, qui a élaboré les plans et devis du projet. Précisons que Construction Bertrand Dionne réalisera les travaux liés à la phase I. La firme Exp assumera quant à elle le génie mécanique, électrique, en structure et civil pendant les deux phases.

 

À titre d’exemple des complexités associées à une construction de ce genre, il a fallu renforcer la structure des plafonds. « Les locaux où les étudiants apprendront comment assembler un échafaudage requerront des lignes de vie, auxquelles ils devront pouvoir s’ancrer solidement depuis les poutrelles ajourées », précise Caroline Gauthier. En outre, pour ne pas être dans l’obligation d’installer des gicleurs dans chaque cubicule, il a fallu instaurer des règles strictes : « tous les matériaux s’y trouvant devront être retirés à la fin d’une journée », ajoute-t-elle. Autre solution avantageuse : l’installation de deux épaisseurs de contreplaqué sur les planchers en béton des ateliers. Ainsi, les étudiants pourront y clouer et déclouer des 2x4 à volonté. Le plancher supérieur en contreplaqué pourra être remplacé au besoin.

 

Les travaux associés à la phase II auront lieu au plus tard d’ici deux ans. Ils requerront les services d’un nouvel entrepreneur en construction. Un appel d’offres sera éventuellement lancé pour le mandater. Il faudra peindre le parement extérieur d’une couleur gris fusain. Ce revêtement est constitué de murs sandwich. Des panneaux d’acier y seront également installés pour briser la monotonie des façades. Précisons que la phase I du projet engendrera des coûts d'un peu plus de 2,2 millions $.

 


Cet article est paru dans l’édition du vendredi 1er juin 2012 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !