Prix Bâtiment vert 2013 – Deux finissantes du Cégep de Lévis-Lauzon lauréates

25 juin 2013

Par Benoit Poirier

 

C’est en se rendant sur le site du projet, soit celui de l’ancienne usine L’Hoir, en bordure du fleuve à Lévis, et en se tournant vers la falaise qui le jouxte que les deux récipiendaires du prix Bâtiment vert 2013, que leur décernait récemment Voirvert.ca, ont eu l’inspiration pour leur travail de fin d’études en Technologie de l’architecture du Cégep de Lévis-Lauzon. À l’instar des autres finissants, elles avaient comme mandat celui de réaliser un pavillon satellite fictif du Centre des congrès et d’expositions de Lévis.

 

« Ça nous a vraiment marquées ! Notre concept a découlé de l’idée de cette falaise, des représentations de cette roche qui s’est formée au gré des vents et de l’eau, relate Laura Dumais Rosa, coéquipière avec Jennifer Couture. C’est pour cela qu’on a utilisé un parement rayé qu’on est venu recouvrir d’une enveloppe d’acier Corten, qui est plus angulé et perforé. » Il s’agit d’une seconde peau, en acier auto-patiné à corrosion superficielle forcée donc, détachée de la structure.

 

Le projet des deux finissantes, intitulé Le Diagénèse, terme qui désigne l'ensemble des processus physico-chimiques et biochimiques par lesquels les sédiments sont transformés en roches sédimentaires, répondait en tout point aux critères du jury : aménagement écologique du site incluant la réduction des îlots de chaleur et la réduction de la pollution lumineuse, le recours à des systèmes d’énergies renouvelables, la qualité des environnements intérieurs et les innovations sur le plan du design.

 

Le Diagénèse

En premier lieu, Laura Dumais Rosa et Jennifer Couture ont choisi d’utiliser une structure en bois, qui est une ressource abondante au Québec, fait remarquer la jeune femme. « Et le bois lamellé-collé est une structure qui est très fiable mécaniquement, qui est très sécuritaire aussi au niveau des incendies et l’empreinte carbone est vraiment inférieure au béton et à l’acier. Ce n’est vraiment pas comparable.

 

« Ensuite, pour le parement, au lieu d’utiliser de l’asphalte, on a utilisé une maçonnerie alvéolée. Ce sont des blocs en béton qui sont précoulés, mais qui ont des trous au centre. Donc, on peut y laisser du gravier ou faire pousser du pin ou du trèfle, qui sont des essences qui demandent peu d’entretien. Ça permet d’obtenir une surface à 37 % perméable », explique Laura Dumais Rosa, qui cherchait à démontrer, avec ce projet, qu’il est possible, voire peu compliqué, même en ayant recours à des moyens simples, de concevoir un bâtiment qui soit écologique.

 

« Ensuite, on a utilisé un vitrage triple pour avoir une moins grosse perte thermique. On a valorisé l’isolation de 25 % supplémentaire à ce qui est demandé par la Loi sur l'économie de l'énergie dans le bâtiment. Aussi, on a employé une toiture végétale. Puis, on a aménagé un mur végétal intérieur », ajoute-t-elle.

 

On notera également, dans les plans et devis de ce projet fictif, le recours à des panneaux solaires et à un système de récupération des eaux de pluie ainsi qu’une grande esthétique des lieux et une vue unique sur le fleuve.