Tout est à refaire à Beyrouth, au Liban, au lendemain de la catastrophe industrielle qui a ravagé la capitale. Tout, y compris le cadre bâti, ce pourquoi Architecture sans frontières Québec se penche présentement sur les possibilités d’interventions pour prêter main-forte.
Des hôpitaux, des écoles, des logements, des silos à grains, des bâtiments patrimoniaux… En plus des nombreux morts emportés par la tragédie, plusieurs infrastructures essentielles aux blessés et aux survivants ont été complètement détruites.
Un grande reconstruction pour laquelle les matériaux manqueront, selon Christian Samman, architecte, président d’ASFQ et originaire du Liban.
« Les cloisons internes, les portes, les fenêtres et les revêtements de nombreux bâtiments sont détruits, explique-t-il. Les vitres nécessaires représentent plus de 10 ans de la production actuelle. Tout devra être importé. L’étanchéité des bâtiments risque ainsi d’être mise à mal, causant une dégradation accélérée des immeubles dans les années futures, sans compter les conséquences sur la plomberie et le réseau électrique déjà vétuste. »
ASFQ étudie actuellement toutes les possibilités d’interventions de concert avec Architecture sans frontières international, tout en cherchant à établir des liens avec les bonnes organisations présentes sur le terrain. Dans cette optique, l’organisme a entre autres tendu une perche à l’Ordre des ingénieurs et des architectes du Liban.
Ce dernier a d’ailleurs annoncé, le 12 aout, qu’il procédera à une enquête visant à évaluer la sécurité des bâtiments impactés par l’explosion. C’est que plusieurs constructions, en apparence intactes, ont vu leur structure portante affaiblie.
Les efforts promis par ASFQ pourraient se traduire par de « petits projets à échelle humaine », une « aide à l’approvisionnement en matériaux » ou même « l’envoi d’experts volontaires sur le terrain ».
« Le Liban compte un écosystème architectural d’une grande qualité avec lequel il est possible de travailler et d’établir des liens solides, précise Christian Samman. Notre rôle ne sera pas de nous substituer à l’expertise déjà présente et sous-employée compte tenu des circonstances, mais de soutenir et faciliter des initiatives utiles pour l’avenir de Beyrouth et de sa population. »
D’ici là, l’organisme lance une campagne de dons, pour laquelle tous les fonds récoltés iront directement en soutien à la reconstruction de la capitale. Pour contribuer, c’est ici.
Source : Architecture sans frontières Québec