Un autre pas a été franchi dans la quête des élus montréalais qui travaillent sans relâche à l’élimination des échangeurs et autoroute spaghettis, ces structures construites en hauteur et qui étaient autrefois synonymes de modernité dans le paysage montréalais.
Cette fois-ci, c’est la porte du centre-ville de Montréal qui se refait une beauté. La Ville éliminera un kilomètre de l’autoroute Bonaventure, perchée à des dizaines de mètres dans les airs, pour la transformer en boulevard urbain confortablement installé au sol.
Une visite du chantier Bonaventure a été organisée le 7 novembre dernier par le maire de Montréal, M. Gérald Tremblay, en compagnie de M. Richard Deschamps, vice-président du comité exécutif, responsable des grands projets et du développement économique, M. Michel Bissonnet, membre du comité exécutif et responsable du transport, et M. Jacques Côté, président du conseil d'administration de la Société du Havre de Montréal.
L’objectif de ce réaménagement est de créer une entrée de prestige aux abords du centre-ville de Montréal. Un projet de 141 millions $ attendu depuis le milieu des années 2000.
« Montréal mérite une entrée prestigieuse, a dit le maire de Montréal, Gérald Tremblay. Quand ce sera fini, on se demandera comment on a pu tolérer pendant si longtemps des spaghettis de béton à Montréal. »
Pour expliquer ce choix, le maire a rappelé que les coûts d’entretien de l’autoroute Bonaventure s’établiraient à 60 millions $ d’ici 2015. « Elle est sécuritaire, a-t-il précisé. On a considéré qu’en investissant 141 millions $, on créait de la richesse et l’on permettait au secteur privé d’avoir accès à des terrains. »
Le plan de réaménagement de l’entrée du centre-ville de Montréal est simple. Un kilomètre de l’autoroute Bonaventure appartient à la ville. Cette partie surélevée sera ramenée au sol en construisant un nouveau boulevard urbain entre la rue de la Commune et la rue Notre-Dame.
La démolition de cette portion d’autoroute permettra de rendre accessibles trois îlots urbains situés sous l’autoroute. Le nouveau boulevard passera de chaque côté de l’actuelle structure.
La première phase en cours permet d’aménager des voies supplémentaires temporaires sur les rues Duke et De Nazareth, entre les rues Wellington et Saint-Paul, dans les arrondissements de Ville-Marie et du Sud-Ouest. La Ville met en place ces nouvelles voies au coût de 2,5 millions $ afin d’éviter que les automobilistes soient pris au piège lors de leur arrivée au centre-ville de Montréal.
« On se donne une opportunité de garder une même fluidité au niveau de la circulation », indique M. Richard Deschamps, vice-président du comité exécutif et responsable des grands projets et du développement économique.
En 2012 et 2013, ce sont les infrastructures qui seront remises à neuf, dont plusieurs ont plus de 100 ans au dire du maire. « C’est la raison pour laquelle on élargit les rues, car chacune d’elles devra être ouverte pour remplacer les infrastructures d’aqueduc et d’égout », précise Pierre Sainte-Marie, chef de projet pour le chantier Bonaventure.
En 2013, les travaux de préparation en vue de l’abattement de l’autoroute sont prévus afin d’amorcer la démolition en 2014. En 2015, on complétera les aménagements de surfaces. L’autoroute Bonaventure accueille environ 45 000 véhicules par jour, dont plus de 1 000 autobus.
Le Bureau de projet mixte Bonaventure a réalisé les plans et devis, en collaboration avec le service de la Direction des travaux publics, ainsi que le consortium AECOM/SNC-Lavalin, pour le volet ingénierie, voirie, transport et circulation. La firme IBI/DAA s’est occupée du volet aménagement, et Genivar a pris en charge le support technique en gestion de projet, voirie, transport et circulation.
La Ville de Montréal a rappelé que seulement un kilomètre de l’autoroute lui appartient, ce qui représente un cas unique. À partir du canal Lachine, l’autoroute Bonaventure est sous la responsabilité du gouvernement fédéral, par le biais de la société Les Ponts Jacques Cartier et Champlain Incorporée. Rappelons que l’autoroute Bonaventure avait été complétée juste à temps pour l’ouverture de l’Expo 67.
Cet article est paru dans l’édition du jeudi 10 novembre 2011 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !