Varennes relance un appel d’offres pour pouvoir construire sa bibliothèque net-zéro. Les soumissions reçues lors du premier exercice n’ont pas été concluantes. Plusieurs d’entre elles étaient non conformes, et d’autres proposaient des prix trop élevés. En fait, le montant du plus bas soumissionnaire était d’environ 10 % supérieur aux prévisions de la Ville. Si tout fonctionne comme prévu, le contrat destiné à l’entrepreneur devrait être adjugé le 11 mars prochain. Le lancement du nouvel appel d’offres devrait avoir lieu le lundi 4 mars prochain.
Échéancier révisé
Cela aura bien évidemment un impact sur l’échéancier. Le premier s’échelonnait de janvier à novembre 2013, tandis que le second prévoit des travaux étalés sur 13 mois, entre mars 2013 et avril 2014. Il fallait ajuster le tir, car les premiers soumissionnaires ont fait état de « conditions de chantier hivernales », ce qui aurait entraîné des coûts excessifs que Varennes ne voulait pas assumer. Avec ce nouveau calendrier, les travaux extérieurs seront terminés avant la saison froide, et le chantier pourra se transporter à l’intérieur. « Cela permettra d’économiser des centaines de milliers de dollars », indique Josée Lamoureux, directrice générale adjointe à la Ville de Varennes.
La livraison de l’édifice, qui vise une certification LEED pour les nouveaux bâtiments (NC) de niveau Argent, aura lieu presque deux ans après la démolition de l’ancienne bibliothèque (l’année dernière), et ce projet coûtera 9,2 millions $.
Attributs net-zéro
Cette enveloppe budgétaire notamment octroyée par le ministère de la Culture et des Communications, ainsi que le Fonds municipal vert, permettra d’obtenir un bâtiment qui produira autant d’énergie qu’il en consomme. Cela sera rendu possible grâce à l’installation de capteurs photovoltaïques sur sa toiture. L’immeuble pourra ainsi produire de l’eau chaude, et générera sa propre électricité pour chauffer et climatiser les lieux.
En comparaison, si Varennes avait opté pour une bibliothèque d’une superficie semblable (2 000 mètres carrés), sans les attributs net-zéro, sa consommation énergétique se serait élevée à approximativement 88 000 $ annuellement.
Une nouvelle technologie pour planifier les besoins énergétiques
Pendant certaines périodes, le bâtiment s’alimentera en énergie sur le réseau d’Hydro-Québec, tandis qu’à d’autres moments, il produira de l’énergie. Un quota pourrait être redonné à la société d’État, et le reste serait redistribué dans plusieurs installations de la Ville. Le bâtiment, qui livrera annuellement quelque 121 000 kWh, s’articulera autour d’une nouvelle technologie appelée « contrôle prédictif ». Il pourra prévoir, plusieurs jours à l’avance, la quantité d’énergie dont il aura besoin.
Plusieurs groupes d’experts en innovation du bâtiment sont impliqués dans ce projet, entre autres CanmetÉNERGIE-Varennes, le gouvernement fédéral et le Réseau de recherche solaire des bâtiments de l’Université Concordia. Cette bibliothèque, qui se veut un laboratoire, en quelque sorte, vise principalement à faire la preuve de sa viabilité technique et économique. Elle permettra ensuite de construire d’autres immeubles selon des principes similaires.
Équipe de projet
Conçu par le consortium d’architectes Labbé/Laroche Gagné/Leclerc, et par Dessau pour les questions liées à l’ingénierie, ce bâtiment, qui sera fait d’acier, comportera des murs-rideaux sur sa façade plein sud et comptera deux niveaux. Le premier logera une salle multifonctionnelle, l’accueil et des locaux dédiés aux enfants et adolescents. L’étage sera quant à lui destiné à la consultation de périodiques et documentaires, et il accueillera également des salles de rencontre.
Martin Roy et Associés est le consultant LEED dans ce projet, et vlan paysages s’occupera des aménagements paysagers.
Cet article est paru dans l’édition du jeudi 22 février 2013 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !