Avec le Plan d’action d’Hydro-Québec et l’entente avec Terre-Neuve-et-Labrador, la société d’État entend développer 11 000 MW d’énergie à l’horizon 2035. Ceci représente un investissement de quelque 200 G$.
Les principales interventions visent la réhabilitation et l’augmentation de puissance des centrales existantes, de même que l’accroissement de la fiabilité du réseau et l’ajout de nouvelles installations.
Manic-3
MISE EN SERVICE : À DÉTERMINER
La centrale René-Lévesque, située sur la rivière Manicouagan, sur le Côte-Nord, gagne en âge, elle qui atteindra bientôt 50 ans. Pour assurer sa pérennité, Hydro-Québec procède au remplacement de ses groupes turbine-alternateur et des services auxiliaires. L’emblématique ouvrage souterrain mis en service en 1975 dans le cadre du projet Manic-Outardes a une puissance installée de 1 244 MW.
Manic-2
MISE EN SERVICE : À DÉTERMINER
Voisine de la ville de Baie-Comeau depuis la première moitié des années 1960, la centrale Jean-Lesage fait l’objet de travaux similaires, alors que des équipes sont à remplacer six de ses huit groupes turbine-alternateur. Mentionnons qu’elle comporte le deuxième plus grand barrage poids à joints évidés au monde. Sa puissance installée est de 1229 MW produite par une chute de 70 mètres avec un débit que l’on dit le double de celui des chutes du Niagara.
Outardes-2
MISE EN SERVICE : 2028
L’aménagement aux Outardes 2, dernier aménagement construit dans le cadre du vaste projet Manic-Outardes qui comprend un barrage et une centrale hydroélectrique au fil de l’eau, est doté de trois groupes turbine alternateur. Ceux-ci, totalisant actuellement une puissance installée de 523 MW, seront remplacés à compter de 2026. Allié à des travaux visant les services auxiliaires, le chantier permettra d’accroître de 11 % la capacité de cette centrale située à Pointe aux Outardes, sur la Côte Nord.
Centrale de Carillon
MISE EN SERVICE : 2027
Six des 14 groupes turbine-alternateur de l’ouvrage hydroélectrique de Carillon, inauguré en 1962, sont actuellement à être remplacés; les huit autres le seraient lors d’une phase ultérieure. Sa puissance installée passera ainsi de 753 à 795 MW, pour le coût de 750 M$. Cette centrale au fil de l’eau munie d’un barrage-poids et située sur la rivière des Outaouais fut la première construite par Hydro-Québec sous la supervision d’ingénieurs francophones.
Centrale de la Trenche
MISE EN SERVICE : 2034
Hydro-Québec donnait, début janvier, le coup d’envoi aux travaux de mise à niveau du complexe hydroélectrique de la Trenche, érigé il y a 75 ans au nord de La Tuque. Le programme d’interventions est évalué à 1,25 G$. Le chantier comporte principalement le remplacement des six groupes turbine-alternateur par des modèles plus performants, à raison d’un annuellement, de 2027 à 2033. Suivraient, en 2034, des travaux à l’intérieur du bâtiment ainsi que la réhabilitation de l’évacuateur de crues. Pour l’heure, on s’affaire à la préparation du terrain, à l’aménagement de stationnements et à la construction des bâtiments de chantier.
Beauharnois
TRAVAUX EN CONTINUE
Avec ses 36 groupes turbine-alternateur à axe vertical alignés sur une distance de près d’un kilomètre, la centrale de Beauharnois, sur la voie maritime du Saint-Laurent, est l’une des plus grandes au monde. En raison de sa dimension et, surtout, de son âge — d’architecture art déco, elle sera bientôt centenaire et est classée lieu historique national — le cinquième ouvrage hydroélectrique en importance au Québec fait l’objet de travaux en continu depuis 1994. L’aménagement comprend divers bâtiments, dont une centrale-barrage de 1 643 MW et des postes de transformation.
Poste Coteau-du-Lac
MISE EN SERVICE : À DÉTERMINER
La construction d’un nouveau poste à 120 25 kV est entamée cette année à Coteau-du-Lac. Il sera alimenté par une ligne de transport à 120 kV et comprendra trois transformateurs de 66 MW ainsi que des départs de ligne à 25 kV pour le réseau de distribution.
Poste Bonsecours
MISE EN SERVICE : AUTOMNE 2026
Les travaux de déboisement et d’aménagement d’accès pour la construction du poste 230-25 kV de Bonsecours et de sa ligne d’alimentation sont entamés cette année. D’une longueur de quelque 20 km, celle-ci reliera le nouveau poste à celui situé à Stukely Sud, en Estrie. Le projet comporte aussi l’agrandissement de ce dernier ainsi que des ajouts et des modifications au réseau de distribution. On procédera par la suite au démantèlement des postes de Lawrenceville et de Valcourt, de même que certaines sections de la ligne à 49 kV, aménagée dans les années 1940.
Poste Anjou et ligne de transport (à 315 kV)
MISE EN SERVICE : ÉTÉ 2025
Le secteur est de l’île de Montréal verra l’ajout d’installations visant à pallier la hausse des besoins en électricité des secteurs résidentiel et commercial au cours des prochaines années et à parer au vieillissement du réseau. Hydro-Québec y remplace progressivement ses installations à 120 kV par de nouveaux équipements de plus grande capacité à 315 kV. La nouvelle ligne de transport d’environ 11 km reliera le poste du Bout de l’Île et la ligne d’alimentation du poste Bélanger, situé près du boulevard Viau, avec un poste de sectionnement à 315 kV, à Anjou.
Interconnexion des Appalaches-Maine
MISE EN SERVICE : FIN 2025
Les 315 pylônes composant le tracé aérien d’une centaine de kilomètres à courant continu et d’une tension de 320 kV, reliant la région des Appalaches au Maine, étaient tous boulonnés jusqu’à la frontière en date du 19 février. Pour ce projet, qui comprend également l’ajout d’équipements de conversion au poste situé à Saint-Adrien-d’Irlande, à proximité de Thetford Mines, la société d’État investit 603 M$.
Interconnexion Hertel-New York
MISE EN SERVICE : PRINTEMPS 2026
Les travaux entourant la seconde interconnexion avec le nord des États-Unis actuellement en chantier se poursuivent rondement de part et d’autre de la frontière. Ce projet aux défis multiples comporte l’ajout d’équipements de conversion dans un nouveau bâtiment à être érigé au poste de La Prairie, la construction d’une canalisation multitubulaire bétonnée en tranchée et de chambres de jonction souterraines et sous-marines en béton, dans la rivière Richelieu. Il s’agit d’une ligne à courant continu et d’une tension de 400 kV, courant une distance de 57,7 km. Les investissements requis sont à hauteur de 1,15 G$.
Cet article est tiré du Supplément thématique – Infrastructures et grands travaux 2025. Pour un accès privilégié à l'ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !
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