Réhabilitation de la centrale de la Trenche

19 juin 2025
Par Benoit Poirier

Hydro-Québec donnait, début janvier, le coup d’envoi aux travaux de mise à niveau de la centrale de la Trenche, l’un des plus vieux complexes hydroélectriques de la province.

Marie-Andrée Bardier, cheffe de projets chez Hydro-Québec, rend compte ainsi de la saveur du projet de réhabilitation de cette centrale, en vue de laquelle les travaux préliminaires ont été entamés début janvier. Cela ne s’annonce effectivement pas une sinécure.

 

« Travailler sur un ouvrage existant comporte toujours son lot de défis et de complexité, parce que l’on doit composer avec certaines conditions particulières, s’adapter. Comme à la maison, quand on ouvre un mur, on ne sait pas à quoi s’attendre. Nous faisons beaucoup d’investigations pour nous préparer, pour essayer de limiter les risques. Mais, parfois, quand tu lèves le couvercle d’une marmite, il y a des choses que tu ne t’attendais pas de trouver.

 

« Je ne vous cacherai pas qu’une centrale comme celle de la Trenche, c’est vieux! À l’époque, on ne se donnait pas beaucoup de place pour travailler à l’intérieur de la centrale. Il y a beaucoup de tuyauterie, il y a beaucoup de fils. Puis, étrangement, je dis que le gros défi du projet, c’est l’aire de montage : c’est tout petit. C’est super serré. »

 

Temporairement durable

Heureusement, le terrain environnant est relativement spacieux. On y érigera, d’ici 2027, divers bâtiments de chantier temporaires — pour une dizaine d’années — dont un étagé, dans lesquels on trouvera l’infirmerie, les bureaux de santé et sécurité ainsi que des installations sportives, entre autres. Ceux-ci seront construits très proches de la centrale « de manière à être très efficient en termes de temps et mouvements, souligne la cheffe de projets. Nous sommes loin de la roulotte un peu rouillée, là. Il faut construire des bâtiments qui sont quand même conformes au Code national du bâtiment. » Sont aussi prévus le remplacement de la grue portique ainsi que des travaux aux accès étriqués aux tabliers, qui ont actuellement la largeur d’une brouette...

 

Le mode collaboratif retenu

« Le mode collaboratif induira la mise en commun des forces, ce qui permettra l’atteinte des objectifs et la livraison du projet dans les temps. Et je vous dirais qu’avec le mode collaboratif, nous essayons finalement de limiter les sujets de litige potentiels. Nous travaillons fort pour anticiper les risques. Nous cherchons aussi des façons d’optimiser, de faire se chevaucher certains travaux. »

 

Trois lots distincts ont été ciblés : la mécanique lourde et civile, les équipements auxiliaires et les groupes turbinealternateur. Ont à ce jour été attribués l’agrandissement, la fourniture et l’installation de la porte de garage ainsi que la fourniture et l’installation-distribution électrique des installations temporaires aux entreprises Les Constructions Binet et à Grondin et Nadeau respectivement.

 

Par ailleurs, une première initiative a eu lieu avec la Chambre de commerce et d’industrie du Haut-Saint-Maurice de La Tuque, indique Hydro-Québec, pour expliquer aux dirigeants d’entreprises comment faire affaire avec la société d’État et donner une meilleure chance à une collaboration optimale.

 

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La société d’État prévoit y injecter 1,25 milliard de dollars, principalement dans le remplacement des six groupes turbine-alternateur. La puissance installée de la centrale passerait ainsi de 302 à 350 mégawatts, et ce, sans modification du débit de la rivière.
Hydro-Québec estime qu’au plus fort des travaux, en 2030, 200 travailleurs et travailleuses seront présents sur le chantier.