Rivière-du-Loup traitera ses déchets organiques par la biométhanisation. Cela sera rendu possible grâce à la construction imminente d’une usine, à Cacouna, pour pouvoir les transformer en biométhane (biogaz). Le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP), ainsi que le gouvernement fédéral, par l’entremise du Fonds pour l’infrastructure verte, financeront ces travaux à hauteur de 14,7 millions $. La prise en charge de cette usine implique des partenaires publics municipaux ainsi qu’Envirogaz, un joueur issu du domaine privé. Tous sont actionnaires de la Société d’économie mixte d’énergie renouvelable de la région de Rivière-du-Loup (SÉMER).
Les installations regrouperont plusieurs infrastructures. Un premier bâtiment, de type préfabriqué, accueillera les matières résiduelles, par exemple des restants de table. Sa pression intérieure négative empêchera la propagation d’odeurs dans l’environnement immédiat. Il sera également muni d’un biofiltre pour assurer le traitement de l’air. Selon la technologie préconisée, les déchets emmagasinés y feront l’objet de traitements divers.
Ces mêmes déchets seront ensuite acheminés vers un digesteur, lequel ressemblera à un silo à grains. Cacouna pourrait en compter deux. « Cette question fait actuellement l’objet d’une décision à prendre », indique Dominic Lapointe, directeur du développement à la SÉMER. Constitué d’une structure en acier ou en béton, ce conteneur format géant digère les matières résiduelles, en quelque sorte. « Il renferme des bactéries qui les transforment en gaz et en digestats. Ces bactéries sont semblables à celles vivant dans l’estomac d’un mammifère à sang chaud, », explique Dominic Lapointe. Le processus de décomposition est exempt d’oxygène. Cela conduit à la production de biométhane.
Pendant la dernière étape de production, ce biogaz est acheminé vers un système de purification. « Au final, il comporte les mêmes propriétés que le gaz naturel, à la différence que pendant son cycle de vie, il émet beaucoup moins de gaz à effet de serre (GES) », précise Dominic Lapointe. Le biométhane peut notamment servir à générer de l’électricité. Néanmoins, l’usine de Cacouna en produira pour chauffer des bâtiments ou alimenter des véhicules en carburant. Précisons que les installations prévues, qui seront construites par Envirogaz, pourront traiter quelque 20 000 tonnes de matières résiduelles chaque année, lesquelles proviendront de Rivière-du-Loup. Les concepteurs s’inspireront d’installations actuellement en exploitation en Suède, un pays très avancé dans le domaine de la biométhanisation.
Outre des sommes octroyées par les gouvernements fédéral et provincial, ce projet bénéficiera aussi d’un prêt et d’une subvention consentis par le Fonds municipal vert (FMV), par le truchement de la Fédération canadienne des municipalités (FCM). Les travaux devraient commencer à la fin de cette année, en vue d’une entrée en production dès 2012.
Précisons par ailleurs que Rivière-du-Loup étudie la possibilité d’aménager, éventuellement, une seconde usine pour produire du biodiesel avec le gras des restants de porcs abattus. Une partie des résidus engendrés par ce carburant propre pourrait ensuite être biométhanisée. Cela aurait comme effet d’augmenter la quantité de biométhane dans cette Ville, et ainsi de faire baisser les coûts de production associés au biodiesel.