Marie Gagnon

D’ici un an à peine, le Centre d’excellence en thérapie cellulaire (CETC) de l’Hôpital Maisonneuve-Rosement (HMR) permettra de produire des greffons cellulaires pour soigner des patients atteints notamment de leucémie et d’autres cancers, et de mener des recherches de pointe sur la médecine régénératrice afin de mettre au point de nouveaux traitements. Le bâtiment de 3 500 mètres carrés, qui mettra à la disposition des chercheurs 13 salles blanches et un laboratoire de contrôle de la qualité, est en voie de construction sur un lopin vacant situé entre les pavillons de Maisonneuve et J.-A. de Sève.

 

La réalisation de cette infrastructure ultramoderne nécessite un investissement de l’ordre 20 millions $, en incluant les taxes et les honoraires des professionnels. Cette somme est en majeure partie financée par le ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation (MDEIE), qui y injecte 10,8 millions $ par le biais du programme d’Appui au financement d’infrastructures de recherche, et la Fondation HMR, qui y va de 8 millions. La participation de l’Hôpital et de ses partenaires s’élève pour sa part à 800 000 $.

 

Compte tenu des activités qui s’y dérouleront, la conception de l’édifice présente certaines particularités. Le bâtiment, qui comptera trois niveaux hors sol érigés au moyen d’éléments de béton et d’acier, ne verra que son rez-de-chaussée dédié à la recherche. Le second niveau, un espace haut de quatre mètres, sera aménagé de passerelles pour faciliter l’entretien des équipements électromécaniques situés au troisième et dernier niveau. Ces équipements de haut calibre seront employés exclusivement à la métrologie des installations de recherche et à leur ventilation. Les équipements mécaniques nécessaires aux fonctions de l’immeuble seront pour leur part logés dans un appentis sur le toit.

 

« Certains équipements permettent le monitoring des températures, des valeurs de pression et des taux d’humidité des laboratoires et de les maintenir à des niveaux optimaux, explique Louis Sauvageau, directeur des Services techniques de l’Hôpital. Les autres nous permettent de nous conformer aux exigences des Bonnes pratiques de fabrication (BPF), un programme d’assurance qualité qui établit des règles de salubrité très strictes, notamment à l’égard des contaminants ambiants. »

 

À titre d’exemple, il précise que, pour être réglementaires, les salles blanches doivent afficher un taux de renouvellement de l’air de 60 changements d’air à l’heure (CAH). Une valeur quatre fois supérieure aux laboratoires conventionnels, qui ne seront soumis qu’à 15 CAH, et de 12 fois supérieure aux immeubles de bureaux, où le taux de renouvellement de l’air se situe autour de cinq CAH. À eux seuls, ces systèmes électromécaniques représentent près de la moitié des coûts de construction.

 

Quant au rez-de-chaussée, il sera divisé en trois zones. Deux zones seront aménagées en laboratoires, l’une pour les maladies infectieuses, l’autre pour les maladies non infectieuses. La troisième sera utilisée comme zone tampon, jusqu’à ce que les budgets permettent l’aménagement de nouveaux laboratoires. Le rez-de-chaussée sera en outre prolongé en façade d’un lien piétonnier vers le pavillon Maisonneuve. Afin d’y maximiser l’apport de lumière naturelle, les architectes de NFOE, JLP, Corriveau Girard, ont opté pour une fenestration pleine hauteur. Le tout est contenu à l’intérieur d’une structure de béton et d’acier, et revêtu de maçonnerie.

 

Le chantier, qui s’est enclenché en septembre par des travaux préparatoires pour déplacer des conduites souterraines et des massifs électriques, vient d’amorcer sa principale phase, soit la construction de l’édifice, une responsabilité dévolue à EBC. Si tout se déroule selon l’échéancier prévu, les travaux seront achevés à la fin de décembre 2011. « À ce jour, le budget et l’échéancier sont respectés, note Louis Sauvageau. Nous sommes confiants pour la suite des choses. »