François G.Cellier

La conversion en copropriété de l’ancien couvent Mont-Jésus-Marie (Château Maplewood), à Outremont, promet d’être spectaculaire. Ses concepteurs comptent en faire « le projet résidentiel haut de gamme par excellence à Montréal ». Force est d’admettre qu’il devrait s’agir d’une réalisation exceptionnelle, compte tenu du caractère patrimonial de l’immeuble. Cette ex-institution d’enseignement, qui a été rachetée de l’Université de Montréal par Groupe immobilier Catania, le maître d’œuvre du projet, recèle plusieurs petits trésors. On y trouve, entre autres, une chapelle et un orgue Casavant. À eux seuls, ces deux joyaux revêtent un cachet historique inestimable pour l’immeuble.

 

La construction du Château Maplewood est prévue en trois phases, dont une première qui permettra l’aménagement des parties communes, soit celles auxquelles tous les copropriétaires auront un droit d’accès. Il s’agit, à titre d’exemple, des spas et vestiaires, de l’aménagement paysager ainsi que des espaces de stationnement. « La première vague d’acquéreurs disposera d’emblée de tous les services disponibles », explique Carl Pelletier, directeur construction industrielle, commerciale et résidentielle chez Catania. Pendant ces travaux, 49 unités seront également construites, tandis que 93 autres (pour un total de 142) prendront forme au cours des phases 2 et 3.

 

La superficie des appartements, qui seront répartis sur plusieurs étages, variera entre 1 400 et 6 000 pieds carrés. Leur prix oscillera entre 750 000 $ et 6 millions $. Toutes les toitures comporteront de la végétation (toits verts). Rappelons qu’aucun agrandissement du bâtiment n’est permis. Il devra être aménagé dans sa superficie actuelle, soit 425 000 pieds carrés. Catania vise, par ailleurs, une certification LEED de base dans ce projet. Pour atteindre cet objectif, une efficacité énergétique accrue doit notamment être au rendez-vous. « Nous procédons actuellement aux études de l’enveloppe du bâtiment. Cela permettra d’établir notre capacité à satisfaire les exigences LEED », indique Carl Pelletier. Soulignons que les murs ont 22 pouces d’épaisseur. Par ailleurs, quelque 100 à 150 puits de géothermie serviront à climatiser les intérieurs de l’édifice.

 

Le bâtiment comporte quelques défis au chapitre des travaux de construction. Parmi les volets complexes à être gérés, le stationnement, qui comptera 284 places, impliquera des travaux d’excavation à même le roc (granit) du Mont-Royal. Cette matière est très dure et difficile à travailler. Également, la mise aux normes sismique du bâtiment nécessitera des opérations majeures. Construit en 1924, à une époque où rien n’était prévu à cet effet, l’immeuble devra être muni de noyaux en béton armé. Les ascenseurs et les cages d’escaliers formeront ces noyaux. Ces impressionnantes structures prendront racine au sous-sol et se prolongeront jusqu’au toit.

 

La réalisation du Château Maplewood coûtera 100 millions $. Le designer d’extérieur Andrés Escobar et Associés assumera le volet esthétique lié au projet. La firme Lemay & Associés en élaborera les plans et devis. Les ingénieurs en structure sont Pasquin, St-Jean et Associés. Quant au cabinet d’ingénierie Teknika HBA, il prendra en charge les considérations mécaniques et électriques, et Vinci Consultants s’occupera des travaux de génie civil. Enfin, NIPPAYSAGE sera affecté aux aménagements paysagers. Les travaux devraient commencer à l’automne 2011, pour se terminer approximativement en 2015.

 

Par François G.Cellier