La construction du projet de copropriété baptisé Bank représente tout un défi. Aménagé au coût de 14 millions $ dans l’ancien siège social de la Banque Royale du Canada, construit en 1907 sur la rue St-Jacques à Montréal, ce projet implique des travaux qui se déroulent sur un site extrêmement restreint, voire enclavé. De l’aveu même de son architecte, Michel Lauzon, associé principal création chez Lemay, ce bâtiment n’a pas été « facile à développer, car il présentait plusieurs contraintes techniques d’importance ».
Travailler en symbiose
Si l’immeuble comporte une façade avant dont les colonnades sont attrayantes, il n’en a pas moins fallu redoubler d’imagination pour lui intégrer une continuité compatible. Pour y arriver, il a été décidé d’intégrer un système de type mur-rideau, qui s’intègre à une structure en béton. « Nous nous sommes inspirés des proportions de cet édifice, pour y aller d’insertions verticales de type code-barres », indique Michel Lauzon. La façade donnant sur la rue St-Jacques comporte des insertions en pierre, tandis que les façades latérales et arrière sont constituées d’un matériau composite. Il a fallu développer une solution technique pour les arrimer à l’ossature du mur-rideau. Cela a requis un travail en symbiose avec l’entrepreneur Construction Devlor, et beaucoup de recherche auprès des fournisseurs de matériaux.
Opter pour cette conception et obtenir un tel résultat, malgré un système constructif à la fois économique (préusiné) et répétitif, n’a pas été simple. Parmi d’autres complexités propres à ce projet, le mur-rideau de la façade avant existante a été décalé sur huit pieds vers l’arrière. Le vide créé entre les segments anciens et nouveaux permettra l’aménagement de terrasses.
Défis d'ingénierie
Sur le côté ouest du bâtiment se trouve un porte-à-faux également en verre, qui offrira des vues sur le Mont-Royal ou le Vieux-Port. Cet espace logera des chambres à coucher, et leurs occupants auront l’impression d’être suspendus dans le vide. Ce concept a, lui aussi, représenté un défi technique supplémentaire pour la firme d’ingénierie D.L. Turner Consultants, qui s’est occupée du génie en structure dans ce projet. Bouthillette Parizeau a pour sa part assumé le génie mécanique et électrique.
Autre enjeu auquel les concepteurs ont été confrontés : des plans d’origine qui ne correspondaient pas en tous points à l’immeuble tel que construit, en raison de travaux amorcés par un constructeur précédent, en 1988, qui comptait transformer les lieux en hôtel. Ce projet a été abandonné par la suite. Si la structure intérieure du bâtiment est demeurée en bon état, l’immeuble a tout de même été à l’abandon pendant 20 ans. Au moment d’investir les lieux, il s’y trouvait une « impressionnante colonie de pigeons », ce qui a nécessité une opération majeure de nettoyage.
Échéancier
Ce chantier s’est mis branle en septembre dernier, et il se terminera lors du dernier trimestre de 2013. La construction est passablement avancée. Après avoir modifié la structure du bâtiment, la prochaine étape consistera à fermer la partie nouvellement construite, qui commence au sixième niveau. L’immeuble comptera 17 étages et 43 unités.
Un puits de lumière sera également aménagé entre le BANK et un bâtiment voisin. Ce puits plongera dans cette copropriété jusqu’au hall, et sera revêtu d’une surface métallique de type miroir, pour créer un effet trompe-l’œil dans certaines chambres à coucher. « Ce puits s’est également avéré complexe à concevoir, mais il en fallait un ; autrement, certaines chambres à coucher auraient été privées de fenêtres et d’un éclairage naturel », conclut Michel Lauzon.
Cet article est paru dans l’édition du vendredi 1er mars 2013 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !