Gaz Métro à la conquête des Bois-Francs

Marie Gagnon

Gaz Métro vient de signer un accord d’approvisionnement avec Les Sables Olimag, le plus important fabricant d’abrasif non nocif pour sablage au jet de l’Est du Canada. Cette entente marque un premier jalon dans le prolongement du réseau de distribution de la société gazière québécoise dans les Bois-Francs. « Ce contrat, qui représente un volume de cinq millions de mètres cubes de gaz sur cinq ans, constitue un premier pas vers l’obtention, de la Régie de l’énergie, d’une autorisation afin de prolonger notre réseau dans la région », signale Jean Cartier, directeur principal des ventes pour Gaz Métro.

 

Ce projet d’expansion, dont les coûts sont estimés à 24,7 millions $, sera financé à hauteur de 18 millions par le gouvernement fédéral. De son côté, Gaz Métro doit recruter assez de clients pour rentabiliser sa part du coût du projet, qui s’élève à 6,7 millions $. Pour obtenir l’aval de la Régie de l’énergie, Gaz Métro doit en effet démontrer la rentabilité de son projet en signant au préalable des ententes d’approvisionnement avec des clients établis le long du futur réseau, qui s’étirera sur 72 kilomètres à partir de Vallée-Jonction jusqu’à Black Lake.

 

« Nous devons atteindre un certain seuil de rentabilité avant de nous présenter devant la Régie, explique Jean Cartier. Difficile de dire cependant à quel moment ce seuil sera atteint. Mais nos prévisions et les pourparlers en cours nous permettent de croire qu’il s’agit d’une question de quelques semaines avant que nous puissions aller de l’avant. »

 

Par ailleurs, la société gazière n’aura pas à soumettre son projet d’expansion aux consultations du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), puisque celui-ci se situe en deçà des critères du BAPE. Gaz Métro aurait en effet dû se plier au processus d’évaluation environnementale si son projet de prolongement avait répondu à deux conditions, soit une longueur de plus de deux kilomètres et des conduites de 12 pouces et plus ou une pression égale ou supérieure à 4 000 kilopascals (kPa).

 

« Le trajet de ce nouveau réseau de distribution excède la longueur prescrite, mais les conduites auront un diamètre de huit pouces seulement et une pression de 2 900 kilopascals, précise Jean Cartier. Nous pourrons donc enclencher le projet aussitôt délivrée l’autorisation de l’organisme de régulation énergétique. »

 

L’équipe de Gaz Métro planche d’ailleurs présentement sur l’ingénierie du projet, qui comprendra six postes de détente sur son parcours, soit un poste pour chacune des municipalités desservies par le nouveau réseau (Saint-Frédéric, Tring-Jonction, East-Broughton, Robertsonville, Thetford Mines et Black Lake). Un appel d’offres sur invitation, comprenant une clause visant à favoriser l’embauche de main-d’œuvre locale, devrait être adressé à quelques entrepreneurs présélectionnés par la société gazière vers la fin de l’automne prochain. Les travaux pourraient débuter au printemps 2012 pour s’achever au cours de l’automne de la même année.

 

L’arrivée du gaz naturel dans les Bois-Francs permettra d’améliorer de façon notable le bilan environnemental de la région, où le recours aux énergies fossiles est très répandu. On estime en effet que le gaz naturel émet 31 % de moins de gaz à effet de serre (GES) que le mazout, principale source d’énergie des entreprises de la région.