Marie Gagnon

L’Association de la construction du Québec (ACQ) salue la volonté du gouvernement du Québec de revenir à l’équilibre budgétaire en 2013-2014. « Dans un contexte budgétaire particulièrement difficile, on estime que le ministre Bachand a fait des choix responsables, commente Luc Bourgoin, économiste à l’ACQ. D’un autre côté, même si le budget prévoit une réduction de l’enveloppe globale consacrée aux infrastructures, on constate que leur maintien est toujours une priorité pour le gouvernement. »

 

Il précise que les sommes consacrées aux infrastructures, qui passeront de 9,6 milliards $ en 2011-2012 à 8,5 milliards l’an prochain, permettront tout de même le maintien d’un bon niveau d’activité dans ce secteur au cours des prochaines années. « On s’attend à ce que ce recul soit pallié par la hausse de l’investissement provenant du secteur privé, qui présente de bonnes perspectives pour 2011 », ajoute-t-il.

 

Le porte-parole de l’ACQ craint toutefois que la hausse de la cotisation des employeurs au régime public de retraite, qui s’échelonnera sur six ans, ne fasse reculer les investisseurs étrangers. « Le fardeau de la taxe sur la masse salariale des entrepreneurs québécois est parmi les plus élevés au pays, cette mesure risque de nuire à la compétitivité de l’industrie, souligne-t-il. Mais d’un autre côté, on ne peut pas être contre l’assainissement du régime des rentes, c’est une question d’équité intergénérationnelle. »

 

L’association patronale se réjouit par ailleurs de l’annonce d’un budget supplémentaire de 4 millions $, destiné à la lutte contre le travail au noir dans l’industrie. Ces sommes, qui permettront de doubler les interventions sur les chantiers, renforceront les actions de l’unité anticorruption et favoriseront une saine concurrence au sein de l’industrie, une valeur défendue par l’ACQ.

 

L’ACQ souligne en outre la création du Fonds Relève Québec, qui disposera d’un budget de 50 millions $ pour appuyer les jeunes « repreneurs », lors d’un transfert d’entreprise. « La problématique de la relève est une de nos préoccupations, nous en ferons d’ailleurs le thème de notre prochain congrès annuel, commente Luc Bourgoin. Cette somme, dont 20 millions proviennent de Québec, mettra à la disposition de la relève des outils de financement adaptés qui faciliteront le rachat d’entreprise et, du coup, la relève de l’industrie. »

 

S’il juge que le secteur résidentiel fait l’objet de quelques annonces intéressantes, notamment un investissement de 140 millions pour la construction de 2 000 logements sociaux au cours de la prochaine année, Luc Bourgoin attend avec intérêt des précisions sur le Plan Nord, qu’il estime toutefois prometteur. Le ministre Bachand a en effet dévoilé hier quelques chiffres, dont des investissements de 1,2 milliard $ d’ici cinq ans dans les infrastructures, qui seront en partie financés par le nouveau Fonds du Plan Nord.

 

Selon un communiqué émis hier par le cabinet du ministère des Finances, le Plan Nord prévoit le désenclavement de ce vaste territoire pour en faciliter le développement minier et énergétique. Le prolongement de la route 167, de Mistissini vers les gisements de diamant des monts Otish, un projet estimé à 279 millions $, doit d’ailleurs débuter dès cette année. Parmi les autres projets qui y figurent, on mentionne le projet de port en eau profonde à Whapmagoostui-Kuujjuarapik, la réfection de la route 389 entre Baie-Comeau et Fermont ainsi que la création d’un lien terrestre entre le Nunavik et le reste du Québec.