La mise à jour de la réglementation accueillie favorablement dans l’industrie

Étienne Soucy

Après l’annonce faite hier par la ministre du Travail concernant la mise à jour de la réglementation de l’industrie de la construction, plusieurs organisations et syndicats ont réagi publiquement. Les réactions sont en général grandement favorables au changement.

 

Pour le Syndicat québécois de la construction (SQC), il s’agit d’une belle opportunité de participer activement aux consultations pour proposer des solutions concrètes sur certains points irritants pour les travailleurs de la construction. Selon son président, Sylvain Gendron, le Syndicat veut entre autres « améliorer la gouvernance de la CCQ pour laisser le pluralisme syndical s’exprimer pleinement » et reconsidérer le système de placement de l’industrie pour mieux l’encadrer.

 

À l’Association provinciale des constructeurs d’habitations du Québec (APCHQ), on croit que les nouvelles mesures feront place à un changement stratégique de gouvernance. Par ailleurs, on mentionne par voix de communiqué que « le cloisonnement excessif des juridictions de métiers doit disparaître » et « qu’une certaine flexibilité est souhaitable ».

 

Du côté de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), on tient à apporter une contribution à cette restructuration de la réglementation. Le président de la Centrale, M. François Vaudreuil, assure sa présence lors des consultations : « Dans le passé, la CSD et la CSD Construction ont toujours collaboré de plein gré à l'amélioration des relations du travail dans l'industrie et tant que cet exercice servira à assurer à toutes les travailleuses et tous les travailleurs de la construction une plus grande liberté syndicale et une application renforcée du pluralisme syndical dans l'industrie, nous serons de la partie. »

 

L’Association de la construction du Québec (ACQ) accueille elle aussi favorablement la décision gouvernementale. Elle apprécie surtout que tous les intervenants de l’industrie soient consultés pour mettre à jour la réglementation. « Nous apprécions surtout de ne pas avoir été mis devant le fait accompli et de constater que la ministre veuille mettre à contribution notre expertise d'agent patronal dans le but de trouver des solutions appropriées à notre secteur d'activité », a déclaré Jean Pouliot, président de l'ACQ.

Même son de cloche du côté de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), qui voit cette mesure d’un bon œil pour la réputation de l’industrie. « Le climat de méfiance qui entache cette industrie a causé un tort considérable aux entreprises et à l'économie du Québec dans son ensemble », a affirmé madame Françoise Bertrand, présidente-directrice générale de la FCCQ.

 

Pour l’Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec (ACRGTQ), cette annonce tombe à point. « La volonté gouvernementale est pertinente et ces changements doivent apporter des solutions concertées afin de moderniser la Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d'œuvre dans l'industrie de la construction (R-20) », a souligné la directrice générale de l'Association, Me Gisèle Bourque.

 

La FTQ-Construction s’est aussi prononcée en souhaitant être un acteur important lors des consultations organisées par le gouvernement afin de remplir son devoir de représenter les travailleurs et travailleuses sur toutes les tribunes. La FTQ-Construction ajoute qu’elle demeurera vigilante en s’assurant que les travailleurs ne seront pas pénalisés par les nouvelles mesures. « Nous avons l'intention de donner la chance au coureur. Cependant, nous restons vigilants. Trop souvent, les exercices de cette nature se sont soldés par des reculs pour les travailleurs et travailleuses », ont affirmé conjointement Arnold Guérin, président,  et Yves Ouellet, directeur général de la FTQ-Construction.

 

La Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec (CMMTQ) a réagi publiquement en affirmant « qu’elle croit  sain de se questionner régulièrement sur les règles qui encadrent un organisme ou un secteur d’activité et d’examiner les améliorations qui peuvent y être apportées ». La Corporation a cependant nuancé en affirmant que « tout ne devait pas être balayé du revers de la main puisque tout n'est pas négatif dans l'industrie ».

 

Le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International) assure regarder de très près les décisions qui seront prises lors des consultations. De plus, Donald Fortin, directeur général du Conseil, a précisé qu’il se disait « inquiet que l'annonce de ce vaste chantier d'idées coïncide avec la reprise d'un fort lobby mené auprès du gouvernement et du premier ministre Jean Charest par le Conseil du patronat du Québec et certains grands donneurs d'ouvrage afin de déréglementer l'industrie de la construction ».

 

Finalement, du côté du Conseil du patronat, on se réjouit que les problématiques majeures soient sur la table tout en félicitant la ministre du Travail pour sa bravoure : « Il faut saluer l'audace de la ministre dans sa volonté de s'attaquer au délicat dossier des relations du travail dans l'industrie de la construction. Le Conseil du patronat participera activement à cet exercice de consultation afin de représenter les positions communes de l'ensemble des employeurs et entend assurer un suivi rigoureux auprès du gouvernement afin que ce processus mène à des actions rapides et concrètes. » Cependant, le Conseil déplore que des questions fondamentales comme celles de la syndicalisation obligatoire et la présence d’un délégué syndical de chantier ne soient pas discutées lors des consultations.