La construction d’un nouveau pont reliant Fatima à Havre-aux-Maisons, aux Îles-de-la-Madeleine, était devenue impérative. L’actuelle structure desservant les véhicules, cyclistes et piétons, construite dans les années 1950, est arrivée à sa fin de durée de vie utile. La conception du nouveau pont réglera plusieurs problématiques rencontrées par son prédécesseur. D’une largeur et d’une hauteur bonifiée, sa géométrie aux approches se conformera aux normes du ministère des Transports du Québec (MTQ). Précisons que les travaux ont commencé ce printemps, et leur achèvement est prévu à la fin de l’automne 2013.
Avant d’amorcer les opérations découlant du projet, qui coûtera quelque 50 millions $, une période de mobilisation échelonnée sur deux semaines a été nécessaire. Cela aura entre autres permis à l’entrepreneur qui y est mandaté, Hamel Construction, d’amener ses équipements par bateau. Ensuite, il a fallu préparer le terrain pour pouvoir protéger le pluvier siffleur, une espèce d’oiseau en voie d’extinction. « Nous étions tenus d’installer, sur les plages, des toiles visant à empêcher les oiseaux d’établir leurs nids à proximité du chantier », indique Sylvain Allard, ingénieur responsable des infrastructures au ministère des Transports du Québec (MTQ) à Rimouski. Les toiles en question s’étendent sur une longueur d’environ 225 mètres. Elles sont présentes sur les deux rives que le pont rejoindra. Par ailleurs, un sous-traitant (Béton Provincial) s’affaire, présentement, à installer des équipements destinés au bétonnage.
La construction des unités de support comporte deux culées et quatre piliers. Du remblai de pré-chargement des sols atteignant six mètres d’épaisseur a été déversé, tant du côté de Fatima que de Havre-aux-Maisons. « Les approches de la structure reposeront ainsi sur des sols sablonneux qui ont été densifiés, question d’éliminer tout mouvement potentiel par la suite », ajoute Sylvain Allard. Des fondations profondes supporteront ces unités de support. Précisons que les culées seront assises sur des pieux conventionnels de forme tubulaire, dont le diamètre avoisinera les 450 millimètres, tandis que les piliers s’assoiront sur des pieux caissons d’une plus grande dimension (1,6 mètre de diamètre). Tous seront enfoncés à une profondeur de 20 mètres pour atteindre le roc, sauf pour l’un des piliers, qui descendra jusqu’à 40 mètres.
Rappelons que le pont actuel restera en place tant que le nouveau ne sera pas achevé. Il sera par la suite démantelé, pour ne pas entraver le passage de certaines embarcations maritimes, dont la hauteur est plus élevée que la moyenne.
Les études d’impact environnemental du projet ont été menées par la firme GENIVAR. Celles d’ordre géotechnique reviennent à la société LVM Tecnisol. Quant au contrôle qualitatif des matériaux au chantier, il est assumé par Inspec-Sol. En plus de construire le pont, Hamel Construction aménagera le terrassement et le raccordement des routes aux approches. Le consortium Roche/Dessau a élaboré les plans et devis du projet, entre juillet 2008 et décembre 2010, et il est aussi responsable de la surveillance des travaux. Soulignons que le ministre délégué aux Transports, Normand MacMillan, ainsi que des élus locaux, ont pris part à la première pelletée de « sable » annonçant, officiellement, le début des opérations qui mèneront à la construction du pont. L’événement s’est déroulé le 13 juin dernier.
Cet article est paru dans l’édition du vendredi 8 juillet 2011 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !