La bonne tenue actuelle du prix du minerai de fer relance les projets de développement de la compagnie IOC, filiale de RioTinto Alcan. En 2006, l'entreprise avait entamé les premiers travaux afin d'augmenter la capacité de production de son usine de Labrador City. La conjoncture économique en 2008 a ensuite obligé les dirigeants à mettre leur projet sur la glace. Avec le retour d'un climat économique nettement plus favorable, IOC a pu réactiver son plan de développement dès mai 2010, avec Bechtel comme gestionnaire de projet.
Directeur contrôle de projets chez IOC, Jean-François D'Entremont explique toutefois que sa société à dû se livrer à un exercice de révision de l'agenda des travaux ainsi que des investissements nécessaires. « Il y a cinq ans, nous avions pensé mener tous les travaux en parallèle, explique celui-ci. Désormais, nous avons opté pour une formule en trois étapes. Pour la première, nous en sommes au quatorzième mois et le chantier prendra fin en décembre 2011. »
Les travaux de la phase 1 comprennent l'ajout d'un convoyeur automatique partant de la mine vers l'usine. Ce dernier permettra d'augmenter l'acheminement de minerai qui, pour l'instant, se fait exclusivement par train. Il s'agit d'une voie de six kilomètres de longueur aménagée à travers la forêt qui a nécessité d'importants travaux de déboisement et de terrassement réalisés par la société Black & McDonald.
Pour sa part, Kiewit a obtenu une grande partie du contrat de réalisation du convoyeur ainsi que d'un broyeur supplémentaire dit autogène, en raison de son design particulier permettant la réduction en particules particulièrement fines. Enfin Kiewit et Cegerco ont également décroché des contrats de travaux de béton.
Le coût de cette première phase, initialement estimé à 435 millions, passe désormais à 597 millions $. Il inclut également l'acquisition de matériel minier lourd ainsi que de deux locomotives et de 178 wagons pour le transport de Labrador City à Sept-Îles.
Éliminer les engorgements
« Nous avons conçu ces trois étapes selon une logique fort simple qui fut d'examiner séquence par séquence chaque opération, indique Jean-François D'Entremont.
Chronologiquement, nos interventions ont débuté à la sortie de la mine pour se concentrer ensuite sur le court trajet du minerai jusqu'à l'usine et nous terminerons par le chemin de fer de Labrador City jusqu'à Sept-Îles, incluant nos installations portuaires dans cette ville. À chacune des étapes, afin d'éliminer les engorgements qui causent des ralentissements à nos opérations, nous ajoutons ou modernisons des équipements de production et de transport. »
Au tout début de l’année, des appels d'offres ont été lancés et IOC a pu démarrer la seconde phase de son plan de développement en février. Elle prévoit l'agrandissement des équipements des circuits de récupération, notamment par l'ajout de nouvelles chaînes de spirales servant à extraire la magnétite, une composante du minerai. Ces dernières seront opérationnelles au milieu de l'année prochaine. L'ensemble du nouveau circuit de récupération sera en activité à la fin de 2012.
La seconde phase, dont la gestion est également assumée par Bechtel, comporte d'importants travaux de bétonnage et de construction de structures métalliques, contrats qui ont été attribués respectivement aux sociétés Bantrel, filiale albertaine de Bechtel, et Supermétal. L'investissement initial, projeté en 2008 à 298 millions $, a été réévalué en 2011 à 343 millions $. Il inclut l'achat d'une locomotive et 92 wagons supplémentaires.
L'agenda de la phase 3 n'est pas encore définitivement fixé, mais la fin des travaux est prévue en 2014. À ce moment, la production d'IOC passera de 18 millions de concentré de fer actuellement à plus de 24 millions par année.
Cet article est paru dans l’édition du jeudi 21 juillet 2011 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !