Le projet de construction d'une nouvelle chaussée au coût de 260 millions $, à partir de Chibougamau en direction nord vers les monts Otish, va bon train.
C'est le consortium Genivar/Aecom Tecsult qui assumera la gérance du projet. On a publié l'appel d'offres de services professionnels pour finaliser l'avant-projet définitif, la préparation des plans et devis et réaliser la surveillance des travaux des 70 premiers kilomètres de route dans le secteur de Chibougamau ; il clôturait le 12 janvier. Le début du chantier est prévu pour mai 2011.
La nouvelle route, destinée à faciliter l'exploitation minière dans cette région, s'étendra sur une distance de 250 kilomètres jusqu'à une soixantaine de kilomètres de la Transtaïga qui relie les barrages LG-1, LG-2 et LG-3. « Ce sera une route de type régional, avec chaussée en gravier d'une largeur de 10,6 mètres », mentionne Denis Blais, directeur du Bureau de la coordination du Nord-du-Québec au ministère des Transports du Québec.
L'étude d'impact environnemental préparée par le consortium Roche/SNC-Lavalin est entre les mains du Comex, le comité responsable d'examiner les impacts environnementaux des travaux effectués sur les territoires régis par la Convention de la Baie-James et du Nord québécois. Il faut tenir compte entre autres que la route traversera une zone de trappe autochtone. « Il y aura des audiences publiques vers le mois de février, affirme Denis Blais. L'accueil au projet devrait être favorable dans la population. »
Chantier en zone éloignée
Le ministère des Transports du Québec et le gérant de projet s'efforcent de planifier au mieux l'exécution du projet afin d'éviter les ambiguïtés dans les contrats et les retards dans la livraison. Il n'y a pas de carrière en exploitation à proximité du futur chantier pouvant fournir les matériaux de remblayage. « Certains sites naturels où ces matériaux pourraient être extraits ont été identifiés, indique Pierre Therrien, ingénieur chez Genivar. On veut vérifier si les volumes sont suffisants. » La plus grande difficulté est l'isolement. Il faudra prévoir un approvisionnement en carburant durant toute l'année et l'installation d'au moins quatre camps pour les travailleurs. Le Ministère n'a pas encore déterminé s'il va se charger de fournir lui-même ces services ou s'ils seront compris dans l'appel d'offres.
La route traversera environ 140 cours d'eau, ce qui nécessitera des mesures de protection de la faune aquatique. On prévoit construire 25 ponts, dont la structure sera principalement faite d'acier et de bois. Le plus important de ces cours d'eau est la rivière Eastmain dont les berges sont éloignées l'une de l'autre de 130 mètres à l'endroit où passera la route. Avant de s'attaquer à la construction de ce pont, on aménagera une traverse temporaire permettant aux travailleurs de se rendre aux chantiers éloignés. Ce ne pourra pas être un pont de glace, car « il y a trop de courant », dit Denis Blais.
Les plans et devis pour tout le projet seront complétés en août 2011. « On veut fournir un accès hivernal temporaire le plus vite possible pour les mines, explique Denis Blais. Cela nous donne ensuite deux ans pour faire la route permanente ». L'ensemble des travaux prendre fin en décembre 2013.