Le secteur manufacturier a montré de nouveaux signes de vitalité en 2011 et la croissance s'est accentuée pour une majorité de PME manufacturières. Selon une étude dévoilée cette semaine par Sous-Traitance Industrielle Québec (STIQ), 55 % d'entre elles ont vu leur chiffre d'affaires augmenter d'au moins 5 % en 2011 et seulement 13 % ont vu leurs ventes diminuer d'au moins 5 %, comparativement à 27 % en 2010. Parallèlement, seulement 35 % des entreprises ont augmenté leur nombre d'employés d'au moins 5 %, faisant ainsi un gain de productivité global.
Les grandes entreprises, qui se retrouvent en bout de la chaîne d'approvisionnement, sont de véritables locomotives pour le secteur manufacturier québécois. Ces grands donneurs d'ordres ont joué un rôle clé dans la croissance observée. En effet, plus du tiers (36 %) des entreprises affirment que plus de 25 % de leur chiffre d'affaires est attribuable à des donneurs d'ordres. De plus, 44 % ont vu leur chiffre d'affaires attribuable aux donneurs d'ordres augmenter de plus de 5 % en 2011. La vente à ces grandes entreprises est très positive car elle permet aux PME manufacturières québécoises d'accroître leur rayonnement à l'extérieur du Québec et de développer de nouveaux marchés en vendant directement à des filiales hors Québec ou via des produits qui sont exportés par ces donneurs d'ordres.
La main-d'œuvre spécialisée : plus que jamais une préoccupation
Le problème de recrutement de la main-d'œuvre spécialisée s'aggrave depuis trois ans. En 2009, 54 % des manufacturiers interrogés jugeaient le problème de recrutement important. En 2011, ce chiffre a grimpé à 73 %. Les entreprises de 100 à 300 employés semblent éprouver plus de difficulté de recrutement (81 %) que les entreprises de plus petites tailles. Si la crise économique avait atténué le problème de recrutement, le phénomène refait surface avec le nouveau cycle de croissance. Le manque de main-d'œuvre disponible a également eu un effet sur la rétention des employés : plus de la moitié des entreprises (52 %) estiment que le problème de rétention de la main-d'œuvre est important. Il s'agit d'un grand défi pour les manufacturiers québécois qui doivent croître malgré la pénurie de main-d'œuvre spécialisée.
La recherche et développement mise en plan
Les investissements en recherche et développement sont à la traine cette année. On constate un recul de sept points par rapport 2010 ; ainsi 44 % des entreprises investissent moins de 2 % de leur chiffre d'affaires en recherche et développement. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, ce sont les entreprises de 100 à 300 employés qui sont le plus portées à investir moins de 2 %. « Les entreprises doivent profiter de la valeur du dollar canadien, qui s'est maintenue par rapport au dollar américain et à l'euro, pour s'équiper et innover à moindres coûts », conclut Normand Voyer, vice-président exécutif de STIQ.
L'étude du Baromètre industriel québécois est disponible sur le site www.stiq.com.