Conçu pour accueillir une clientèle vivant des problématiques de santé mentale, ainsi que des artistes professionnels émergents et des mères monoparentales, l’immeuble baptisé Sherpa contribuera à revitaliser le quartier St-Roch, dans l’arrondissement La Cité-Limoilou, à Québec. Il prend actuellement forme sur le boulevard Charest, à l’angle des rues Saint-Anselme et Notre-Dame-des-Anges.
Défis architecturaux
Subventionné entre autres par la Société d’habitation du Québec (SHQ) et la Ville de Québec, il détonne des immeubles habituellement ternes qui abritent des logements à loyers modiques. D’une superficie de 1 000 mètres carrés, ce bâtiment d’environ 16 millions $ a présenté des complexités d’ordre architectural.
« Le grand défi de ce projet tenait à sa conception sculpturale », indique Anne Côté, architecte, chargé de projet et responsable du dossier en compagnie d’autres collègues chez Lafond Côté Architectes. Le propriétaire du Sherpa, soit le Pech (Programme d’encadrement clinique et d’hébergement), ainsi que son maître d’œuvre, Action-Habitation, voulaient un immeuble de neuf étages d’allure à la fois audacieuse et originale.
Cela se traduira notamment par la mise en place de panneaux d’aluminium sur chaque façade, auxquels seront intégrés des oriels en brique émaillée aux couleurs variées. Ces deux éléments viendront souligner les balcons en saillie du bâtiment, évoqueront les couleurs de base qu’utilisent généralement les artistes, et rappelleront l’architecture traditionnelle d’un secteur en transformation depuis plusieurs années. En outre, deux oriels supporteront une œuvre d’art en fer forgé, laquelle reproduira une partie du logo de Pech.
Le chantier avance
L’enveloppe du bâtiment est pratiquement installée, si bien que les travaux entourant les revêtements extérieurs devraient commencer cette semaine. Comme le Sherpa est implanté à la ligne zéro de chaque côté, cet aménagement atypique des façades lui conférera une impression de mouvement. Par ailleurs, la mise en place des systèmes intérieurs avance à un rythme différent d’un étage à l’autre. Jusqu’à présent, cinq niveaux ont été complétés. L’entrepreneur Garoy Construction devrait avoir terminé en grande partie cette étape d’ici Noël.
Quant aux divisions intérieures, elles sont pratiquement achevées jusqu’au huitième étage. Des peintres en bâtiment ont déjà investi les deux premiers niveaux. Rappelons que la construction du Sherpa, qui est constitué d’une structure en béton, a été amorcée au début d’avril 2012, et devrait être terminée en mai 2013. Les échéanciers sont respectés jusqu’à présent.
Défis mécaniques et électriques
L’autre originalité du projet se trouve dans la répartition des logements, qui ne sont pas alignés parfaitement les uns sur les autres. Cela a supposé un effort accru côté conception, pour pouvoir faire cheminer les éléments mécaniques et électriques du premier au dernier niveau. Cette tâche a été assumée par la firme d’ingénierie Groupe Conseil Méconair. Cime Consultants a quant à elle été mandatée pour le génie en structure.
Ajoutons que la dimension et l’aménagement des 77 logements seront différents dans ce bâtiment, et que l’un de ses segments accueillera un toit végétalisé à partir du niveau 7. L’espace comprendra des potagers et des arbres fruitiers. Les bureaux de Pech se trouveront au rez-de-chaussée, où logera aussi un centre de rétablissement pour la clientèle en santé mentale. L’immeuble offrira un stationnement souterrain, et la façade sud du rez-de-chaussée comportera un espace d’exposition d’œuvres d’art.
Cet article est paru dans l’édition du jeudi 13 décembre 2012 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !