François G.Cellier

Ancienne imprimerie qui publiait autrefois le quotidien The Gazette, l’immeuble Southam Printing a été rebaptisé du nom de Southam Lofts. Et pour cause, puisqu’il abritera des appartements haut de gamme dont les prix varieront entre 190 000 $ et 900 000 $. Ses concepteurs miseront sur l’allure patrimoniale du bâtiment situé au centre-ville de Montréal, dont plusieurs caractéristiques d’origine seront maintenues en place. Au final, cette conversion d’un ancien édifice industriel en copropriété offrira le meilleur des deux mondes, soit  81 unités modernes aménagées dans une enveloppe dont la valeur historique est indéniable.

 

« Les immeubles de ce genre présentent plusieurs défis, car il faut en exploiter les nombreux attraits, pour ainsi leur donner un cachet que l’on ne trouve pas dans les nouveaux bâtiments », lance Karl Fischer, l’architecte responsable d’élaborer les plans et devis du projet. Cela signifie tirer profit des éléments architecturaux du Southam, dont la construction remonte à 1912 et 1914.

 

À titre d’exemple, chaque étage comporte des arches en béton aux plafonds. Celles-ci seront présentes dans tous les appartements dont la hauteur atteindra 11 pieds. Les intérieurs comportent aussi plusieurs colonnes apparentes ainsi que des statues. Environ 80 % du concept d’époque sera conservé. Ce faisant, les responsables du projet respecteront les préceptes mêmes du mot « loft », qui s’inscrit, essentiellement, dans un environnement constitué d’espaces industriels et historiques transformés en logements et aires communes fonctionnels. Cela implique la conservation des éléments composant l’essence même du bâtiment.

 

Autre avantage propre à l’édifice : de nombreuses fenêtres très spacieuses qui favoriseront une pénétration lumineuse accrue. « Nous les remplacerons par des modèles en aluminium de type Low E Argon », informe pour sa part Noam Schnitzer, l’un des trois partenaires impliqués dans cette construction. Par ailleurs, les murs intérieurs en maçonnerie devront être conservés. Selon des experts en enveloppe de bâtiments, il serait hasardeux d’y intégrer des matériaux isolants, car cela pourrait conduire à un point de rosée dans la brique. « Les anciens bâtiments commandent la prudence à ce chapitre », rappelle Karl Fischer. Pour compenser cette absence d’isolation, il faudra créer un système de récupération d’énergie, lequel réacheminera la chaleur et l’air frais générés dans certaines zones de l’édifice.

 

Rappelons que ce projet se déroule en deux phases. La première, qui a démarré en avril 2010, consiste à restaurer et à agrandir le bâtiment. Cette étape initiale inclut également l’aménagement des unités dans l’ancienne imprimerie de sept étages, et dans l’ex-tour de bureaux comportant 10 paliers. Le Southam Lofts offrira des appartements dont la dimension variera entre 800 et 2 500 pieds carrés.

 

Quant aux travaux de la seconde phase, ils portent sur l’intégration de la façade principale d’un ancien immeuble industriel adjacent au Southam Lofts. Un jardin planté au-dessus d’un stationnement souterrain logera dans l’espace entre les deux phases.

 

Les coûts du projet sont établis à 25 millions $. Sa réalisation devrait être complétée en février 2012. Développement Northcliffe et Olymbec sont les deux autres partenaires impliqués dans cette construction. La firme d’ingénieurs Génius Conseils en assume les considérations structurales, tandis que le cabinet GRV Experts Conseils s’occupe des volets mécanique et électrique.