En juin dernier, à la mine Casa Berardi, située à 90 kilomètres au nord de la municipalité de La Sarre, un travailleur de l'entreprise Entrepreneur Minier Promec inc. est gravement blessé après avoir fait une chute de 12 mètres dans un puits.
La CSST identifie des lacunes dans l'organisation du travail ainsi que des méthodes de travail déficientes à l'origine de l'accident. Elle rend ainsi publiques les conclusions de son enquête et rappelle aux employeurs leur obligation de s'assurer que l'organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l'accomplir sont sécuritaires. Pour cela, il est essentiel de bien identifier les risques liés aux tâches à effectuer. Rappelons que depuis 2007, 504 travailleurs se blessent en moyenne chaque année lors d'accidents du travail dans des mines souterraines au Québec.
Une partie de la monterie se détache et provoque la chute du travailleur
Le jour de l'accident, des travailleurs s'affairent au fonçage d'un puits en élargissant une monterie préalablement excavée. Une des tâches à effectuer consiste à attacher les quatre câbles stabilisateurs du bouchon de sécurité (structure métallique recouvrant le trou ouvert) au câble du treuil. Alors que le chef d'équipe s'affaire à cette tâche, un travailleur se déplace à proximité du bouchon. À cet instant, une partie du contour de la monterie, constituée de roches instables, se détache et provoque la chute du bouchon au fond du puits. Le travailleur fait alors une chute de 12 mètres dans le puits, tandis que le chef d'équipe demeure suspendu dans le vide, retenu par son harnais.
Mieux identifier les dangers
L'enquête a permis à la CSST d'identifier trois causes pour expliquer cet accident. D'abord, lors de l'arrimage des quatre câbles stabilisateurs soutenant le bouchon, ce dernier s'est trouvé momentanément détaché. Ensuite, la position des cordes d'assurance permettant aux travailleurs d'y relier leur harnais de sécurité était incorrecte. En effet, pour atteindre les cordes d'assurance et s'attacher, les travailleurs s'exposaient à un risque de chute. Enfin, l'organisation du travail ainsi que les méthodes et les techniques utilisées pour l'accomplir de façon sécuritaire étaient aussi déficientes.
La CSST exige une méthode de travail sécuritaire
À la suite de l'accident, la CSST a interdit l'utilisation du bouchon de sécurité et a exigé de l'employeur, Entrepreneur Minier Promec, et de la mine Casa Berardi qu'ils mettent en place un plan d'action afin que le bouchon de sécurité, tombé au fond du puits, soit remonté et réinstallé de façon sécuritaire. De plus, elle a exigé de l'employeur qu'il élabore une procédure d'utilisation du bouchon de sécurité, et un rapport d'inspection ainsi qu'un plan et des devis du bouchon. Enfin, la CSST a demandé à l'employeur qu'il fasse réviser et autoriser, par un ingénieur, toute méthode de travail qui sera utilisée afin de poursuivre le fonçage du puits.
La CSST considère que l'employeur, Entrepreneur Minier Promec, a agi de façon à compromettre la sécurité des travailleurs. En conséquence, un constat d'infraction lui a été délivré. Pour ce type d'infraction, l'amende peut varier de 15 420 $ à 61 680 $ pour une première offense et de 30 840 $ à 154 200 $ en cas de récidive.
Rapport d'enquête de la CSST sur l'accident