Estimé à 24,8 millions $, le projet de doter le Bas-Saint-Laurent de la première usine de biométhanisation à partir de matières organiques sera réalisé en trois phases et devrait être opérationnel au printemps 2014.
Innovation et défis
Le projet est innovateur au niveau environnemental. Le but est de récupérer les matières organiques de la région et de les traiter à l’intérieur d’un procédé naturel plutôt que de les enfouir.
Les défis se présentent sur le procédé de traitement des matières qui se fait par la dégradation des microorganismes, dans des conditions contrôlées mais en l’absence d’oxygène. « Il en résulte un produit humide mais riche en matière organique, que l’on appelle digestat », expose M. Frédérick Proulx, chargé de projet de la firme Terix-Envirogaz.
« Le côté solide pourra servir à l’épandage comme fertilisant alors que le liquide est traité et récupéré pour être réintroduit dans le procédé de traitement des matières », explique-t-il.
Terix-Envirogaz est le partenaire privé de la Société d’économie mixte d’énergie renouvelable qui représente la ville de Rivière-du-Loup et la MRC dans ce projet. La firme a la tâche de superviser le projet, mais assume aussi les risques et les dépassements de coûts, si c’est le cas.
Tout un ensemble
Le projet ne réside pas seulement en l’aménagement d’une usine mais dans l’installation d’une véritable chaîne de production. Les installations de biométhanisation de Rivière-du-Loup combineront donc des équipements de captation de gaz, de réception de matières résiduelles organiques récupérées auprès des résidents, d’équipements de digestion anaérobie, de purification du biogaz et de liquéfaction du biométhane.
« Dès l’arrivée des matières organiques sur le site, elles seront traitées à l’intérieur de trois digesteurs anaérobiques. Il en ressort du biogaz qui passe ensuite à l’entreposage du digestat et à sa valorisation, à sa séparation des solides et du liquide. La mise en valeur est ensuite faite », précise M. Proulx.
Chacune de ces technologies a été approuvée ailleurs dans le monde mais jamais elles n’ont été introduites dans une même chaîne. De là provient donc la particularité du projet qui devient une première au Québec.
Terix-Envirogaz a élaboré le concept en collaboration avec Roche. Par contre, le contrat pour la construction spécifique à l’usine a été confié à l’entrepreneur Allen, de Lévis, pour un montant de 12,5 millions $.
Construction de l'usine
M. Proulx précise que la compagnie Allen procédera notamment aux travaux d’aménagement de terrain, à la fourniture des équipements de traitement de l’eau, à l’érection du bâtiment et à la fourniture de l’électricité.
L’usine de biométhanisation aura une superficie de 504 mètres carrés. L’installation de deux réacteurs biologiques séquentiels, destinés au traitement de l’eau de procédé, fait partie de la seconde étape de construction. « Notre chantier est sur le site d’enfouissement des matières, le raccordement au réseau est impossible. Nous traitons tout et le récupérons », explique M. Proulx.
L’intégration de trois digesteurs, prévus au projet, fait partie de ce volet du projet. « Ils seront assemblés sur le site et c’est l’entrepreneur Allen qui a la responsabilité d’en faire l’acquisition », poursuit-il.
Une unité de purification du gaz constitue la dernière étape de construction, avant son raccordement à une station-service où sera expédié le gaz naturel liquéfié qui en sortira à une température de -160 degrés Celsius.
Gaz Metro achètera le GNL qui servira, entre autres, à l’alimentation des camions lourds. Le chantier s’amorce au cours des prochaines semaines et la mise en exploitation est prévue au printemps 2014.
Cet article est paru dans l’édition du vendredi 26 avril 2013 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !