Jessika Lelièvre ne passe pas inaperçue !

  • Fondée en 2010, Les Elles de la construction est un organisme sans but lucratif dont la mission est de promouvoir la place des femmes dans le secteur de la construction, et ce, à différents niveaux : entrepreneures, chargées de projet, femmes de métier, professionnelles et étudiantes.

1 avril 2016 | Les Elles de la construction

Jessika Lelièvre a décidément une personnalité hors de l'ordinaire et un parcours très atypique. Mère monoparentale et sans formation à 19 ans, elle est maintenant technicienne/chargée d'expertise BIM et BEM dans une firme de génie conseil d’envergure à Montréal. Cette dernière donnait une conférence à l'occasion d'un 5 à 7 réseautage des Elles de la construction, le 16 mars dernier.

Née sur la base militaire de Borden en Ontario, Jessika Lelièvre a vécu une partie de son enfance sur la Côte-Nord au Québec. Les déménagements ont été fréquents durant sa jeunesse à cause du travail de ses parents, deux militaires. C'est par pur hasard qu'elle s'arrête sur un chantier de construction lors d'une promenade. Puis en discutant avec un sous-traitant, une étincelle s'allume en elle. Elle a trouvé sa voie !

 

Mère et étudiante à temps plein, c'est faisable !

La même année, en 2009, elle réussit à convaincre Emploi-Québec de payer ses études pendant trois ans (fait plutôt rare), et s'inscrit au Collège Ahuntsic pour entreprendre un DEC à temps plein en génie mécanique du bâtiment.

 

Durant ses études, grâce à une cousine architecte, elle apprend les rudiments du BIM (Building Information Modeling) et découvre ensuite le BEM (Building Energy Modeling). Étudiante et maman à temps plein, elle continue d'approfondir ses connaissances et expériences sur plusieurs logiciels utilisés en Amérique du Nord et en Europe. Jessika Lelièvre maîtrise désormais les outils afin de créer des modèles mécaniques intégrant les mesures les plus innovatrices. C'est d'ailleurs dans ce créneau qu'elle veut faire sa place au soleil.

 

Durant sa troisième année de cégep, en 2012, elle est embauchée par une firme d’ingénierie comme technologue spécialiste en mécanique du bâtiment où elle fait de la conception de systèmes mécaniques et de la gestion de construction. Ambitieuse et déterminée, Jessika souhaite plus que tout réaliser ce qui la passionne le plus, le BIM et le BEM. Et elle n'a pas le temps d'attendre !

 
On ne fait pas une carrière pour se faire des amis !

Jessika Lelièvre, une avant-gardiste, encourage ses supérieurs à l'écouter afin d’élargir les services et les moyens de réalisation traditionnels offerts généralement en génie conseil. Elle rencontre certaines réticences de part et d’autre puisque l’industrie du génie, comme d’autres, est souvent réfractaire aux changements. Graduellement, les choses finissent par avancer et les changements qu'elle propose commencent à sonner dans certaines oreilles.

 

Parmi ces oreilles, celles de son supérieur se sont montrées particulièrement ouvertes. Convaincu du potentiel de ses idées, ce dernier lui permet de développer son plan d'affaires et lui donne carte blanche pour attaquer le marché. En 2014, elle s’affaire à développer son propre marché, soit celui du BIM et du BEM.


Parallèlement à ce travail, Jessika Lelièvre participe aussi à la réalisation d’un projet hospitalier majeur à Montréal en plus d’être invitée en tant que conférencière et formatrice dans son créneau d’expertise auprès de différentes instances.

 

Les embûches : une réalité, pas un handicap

Elle a été obligée de faire ses preuves pour démontrer ses compétences et convaincre ses pairs de l'importance du soutien technique et de l'expertise en technologies d'ingénierie. « Sans le soutien indéfectible de mon supérieur, je serais probablement ailleurs. Je n'aurais pas pu accéder à un tel accomplissement tout en ayant une liberté dans mes actions sans son support », mentionne-t-elle.

 

À 29 ans, Jessika Lelièvre a réussi à tailler sa place, sa crédibilité et faire reconnaître son expertise. « Je développe un service spécialisé et j’agis de façon professionnelle au même titre que les ingénieurs d’expérience », affirme-t-elle.

 

Pour l'avenir, Jessika Lelièvre aspire à devenir vice-présidente d’une division regroupant les technologies du BIM et du BEM. Elle souhaite non seulement développer le génie vers d'autres technologies, mais aussi inspirer les femmes qui ont un grand potentiel et qui visent le sommet. Pour cela, il faut tenir son bout et transformer les embûches en défis.

 

Merci Jessika, avec vous la relève est assurée !

 

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