Sylvie Perrault est présidente de l’Association des architectes en pratique privée du Québec ainsi que propriétaire et architecte de l’entreprise Atelier Urban Face inc. Sa place au sein des femmes dans le domaine de la construction est impressionnante. Dans le cadre d'une conférence organisée le 15 mai dernier par Les Elles de la construction, elle a partagé les leçons qu’elle a apprises durant son parcours de vie personnelle et professionnelle.
En continuité avec la profession de sa mère, Sylvie Perrault voyait son avenir dans le domaine de la psychologie. Par un hasard de la vie, pendant ses études, elle a rencontré un ami qui étudiait en technique d’architecture. Elle a été fascinée par la rigueur et le pouvoir créateur des gestes qu’il posait.
Sa première leçon : suivre son instinct
Elle s’est inscrite « pour le fun » en Design de l’environnement. À partir de ce moment, elle n’a plus douté de son choix. Après son baccalauréat, elle a poursuivi ses études en architecture.
Deuxième leçon : aimer ce que l’on fait
Sylvie Perrault reste convaincue que si on fait ce que l’on aime, cela nous mènera loin. Cette dernière affirme sans hésitation qu’elle a aimé étudier et travailler pendant les 30 dernières années.
Troisième leçon : l’accomplissement, c’est un privilège
L'architecte considère que le plus important privilège qu’elle a eu dans sa vie est d’avoir eu plusieurs occasions de faire ce qu’elle aime. « J’ai travaillé fort à créer des occasions. Ce privilège, je l’ai toujours respecté et il me l’a bien rendu », a-t-elle mentionné.
En pleine récession des années 90, alors que le secteur de la construction est passablement au ralenti, Sylvie Perrault ouvre son premier bureau en 1992 à titre de consultante pour différents bureaux d’architectes. Pendant près de 10 ans, elle a travaillé à des projets de tours, d’aéroports, d’auditoriums et de développement résidentiel.
En 2013, Mme Perrault fonde Atelier Urban Face… le visage urbain. Sa rencontre avec un développeur canadien a été un tremplin pour elle. Grâce aux mandats qu’elle a obtenus, elle a pu acquérir une excellente expertise en développement résidentiel.
Quatrième leçon : réseauter pour mieux s’informer
Il y a quatre ans, elle se joint à l’Association des architectes en pratique privée du Québec. L’AAPPQ regroupe 400 bureaux d’architectes dont la majorité est composée de petits bureaux comme le sien. En décembre dernier, ses confrères lui ont accordé leur confiance en l’élisant présidente de l’Association.
Bilan
Après 30 années de carrière, Sylvie Perrault croit que l’intérêt de son cheminement n’est pas tant dans les résultats qu’elle a accomplis mais dans les motivations et intuitions qui l’ont soutenue tout au long de sa vie et surtout, les révélations que ce chemin lui a apportées. Cette dernière a la nette sensation d’être à sa place, de nager comme un poisson dans l’eau. Elle a suivi son instinct.
Elle constate que beaucoup de raisons poussent les femmes à abandonner leur carrière. Parmi les causes, l’arrivée sur le marché du travail qui coïncide avec l’appel de la famille. Elle croit que diffuser des modèles pour les femmes est crucial. Il y a encore trop peu de femmes chefs d’entreprise. Selon elle, le meilleur moyen pour communiquer est le réseautage. Les Elles de la construction, c’est un peu comme un girl’s club à l’image des boy’s club. C’est un lieu d’entraide où on y développe un lien de confiance et des liens privilégiés.
Il ne faut surtout pas oublier que chaque pas en avant est un grand pas pour nous !