Dans le cadre d'une visite d'entreprise organisée par les Elles de la construction le 23 avril dernier, les participants ont eu l'occasion d'entendre la conférence de Maryse Couture, présidente-directrice générale de Toitures Couture, de Saint-Hubert. La présentation portait sur la relève familiale et le mentorat.
Depuis plus de 30 ans, Toitures Couture et associés se spécialise dans le revêtement de toitures. L'entreprise sert les marchés commercial, institutionnel et industriel. Elle est reconnue pour l’avant-gardisme et la diversité de ses services : gestion, expérience de terrain, construction, entretien et réparation de toiture.
La plus grande difficulté : être la fille du boss !
Bien entendu, ce n'est pas un hasard si Maryse Couture a choisi ce sujet à titre de conférencière. En effet, son père Laurent Couture, à l'âge de 64 ans, a choisi de lui céder le transfert de la direction. Il s'est toutefois donné le rôle d'ambassadeur et de mentor, continuant ainsi à mettre son réseau au service de Toitures Couture.
Petite, elle accompagnait son père sur les chantiers de construction puis, quelques années plus tard, elle s'occupait de la facturation de l'entreprise. Bien que Maryse aime travailler pour l'entreprise familiale, elle désirait entreprendre des études afin d'exercer un métier en dehors du giron familial. Titulaire d'une maîtrise en sciences comptables de l'Université de Sherbrooke, et détentrice du titre de CPA CA, elle a travaillé à la firme KPMG pendant deux ans.
Diplôme en poche, son travail auprès d'autres employeurs ne la satisfait pas. Elle revient donc chez Toitures Couture en 2002, comme contrôleuse, et devient directrice générale en janvier 2013, puis présidente-directrice générale en juillet 2014.
En peu de temps Maryse Couture gère les dossiers importants pour l'entreprise : les finances, la santé sécurité des employés qu'elle embauche, la comptabilité, etc. De bien grands défis pour elle mais qu'elle réussit à relever avec succès.
La plus grande difficulté qu'elle dit avoir à surmonter est « d'être la fille du boss ». De plus, une nomination d'une telle envergure pour une jeune femme ne vient pas sans son lot d'inconvénients dont la solitude et le besoin de faire ses preuves.
Selon son père, Maryse a été rapidement reconnue et acceptée à l'interne en grande partie grâce à son leadership naturel.
Un réseau, ça ne se transmet pas, ça se bâtit
Reste maintenant à Maryse à surmonter un autre obstacle : établir sa crédibilité en tant que femme dans ce milieu de la construction encore presque entièrement masculin. Comme dans toute industrie, les relations professionnelles est un réseau indispensable à tout entrepreneur.
Les relations que son père avait construites avec les années, ne lui étaient pas transmises. Elle sait qu'elle doit nouer ses propres relations d'affaires si elle veut que l'entreprise continue de grandir. Elle n'hésite donc pas à se joindre à divers regroupements et associations dont le mandat est de favoriser la place des femmes dans le secteur de la construction.
Outre les Elles de la construction, Maryse Couture est également active chez CREW Montréal, un réseau immobilier féminin. Elle est également membre d'un comité stratégique au Groupement des chefs d'entreprise. « Il faut comprendre que nous, les femmes, on est différentes des hommes. Il faut voir et utiliser cette différence comme une force », mentionne Maryse Couture.
Son conseil : ne pas avoir peur de demander de l'aide
Comme femme entrepreneure, présidente-directrice générale de son entreprise, on ne peut pas tout faire, en particulier lorsqu'on a aussi à composer avec une réalité : celle d'être mère de trois jeunes enfants.
Maryse Couture insiste sur l'importance de s'entourer de personnes-ressources fiables. Les actionnaires de l'entreprise et son comité de direction sont pour elle des personnes très importantes. Bien entendu, elle ne peut passer sous silence la présence de sa mère, qui tient une place très importance dans sa vie personnelle et professionnelle.
De plus, face aux projets d'expansion future qu'elle caresse et qui sera son cheval de bataille dans les prochaines années, elle a choisi de se faire soutenir par une mentore qui nourrit sa confiance en elle et la fait réfléchir sur le savoir-être entrepreneurial.
Le mentorat : mesdames, faites-vous ce cadeau
Son père, Laurent Couture, aujourd'hui retraité, a également pris la parole en fin de soirée pour parler de mentorat. Parce qu'il croit en la responsabilité des vétérans de "coacher" les jeunes talents, il continue de donner du temps et ses conseils d'entrepreneur au sein du Réseau M de la Fondation de l'entrepreneurship et à la cellule de mentorat pour entrepreneurs de la Chambre de commerce et d'industrie de la Rive-Sud (CCIRS).
Il lance un appel aux femmes de briser leur isolement en s'offrant un mentor pour faire avancer leur carrière. Nul doute, la relève est bien assurée chez Toitures Couture!