Dossiers
27 novembre 2018 | Par Marie-Josée Lanciault
Le comité Québec des Elles de la construction organisait, le 30 octobre dernier, une soirée réseautage sous le thème « Comment faire sa place en tant que femme ». Pour en discuter, le comité avait invité à titre de conférencières Marie-Douce Huard, avocate associée chez Cain Lamarre, et Valérie Bornais, directrice du Centre de l’entrepreneurship à la BDC.
Les deux femmes ont dévoilé, parfois avec humour, les stratégies qu’elles ont développées pour faire leur place.
Établir sa pertinence et sa compétence
Marie-Douce Huard a obtenu son diplôme en droit au début des années 2000. À cette époque, intégrer un cabinet d’avocats et se spécialiser en droit de la construction n’était pas si simple pour une femme, car il s’agissait d’un monde d’hommes. « Plusieurs facteurs jouaient contre moi : petite de taille, un air juvénile et, pour couronner le tout, je m’appelle Marie-Douce! » affirme-t-elle. Il n’a pas toujours été facile de développer un lien de confiance avec un nouveau client, de surcroît entrepreneur en construction! Elle a donc vite appris à inventer des trucs pour établir sa crédibilité. À la première rencontre avec un client, elle prend quelques minutes pour lui expliquer les principes de base du droit de la construction. Il est important de montrer qu’entre elle et le client il se parle le même langage. Selon Marie-Douce Huard, pour avoir du succès, il faut faire valoir rapidement sa pertinence et sa compétence.
Soignez votre apparence
Pour Valérie Bornais, travailler dans un univers d’hommes ne lui faisait pas peur, car elle a été élevée entourée de deux frères. Selon elle, on n’est pas obligé d’adopter le langage des hommes pour se faire respecter d’eux. L’important est l’authenticité. De nos jours, les gens veulent travailler avec des personnes solides, peu importe que ce soit un homme ou une femme. Elle ajoute que pour se démarquer, il faut savoir maîtriser l’art de bien se vendre et se positionner. Et l’habillement fait partie d’un atout important pour gagner le respect. En affaires, on oublie donc le proverbe « l’habit ne fait pas le moine ». « Porter un beau tailleur dans lequel on se sent bien provoquera en nous inévitablement un sentiment de confiance et de bien-être qui aura des répercussions positives auprès des clients », affirme Valérie Bornais.
L’intelligence émotionnelle est une force
Dans une réunion à présence majoritairement masculine, il peut être parfois difficile d’exprimer son opinion. Marie-Douce Huard, avec le temps, a développé une approche pour mieux faire valoir ses idées. Selon elle, il importe de choisir le bon moment et la bonne façon d’émettre son point de vue. À ce sujet, Valérie Bornais souligne que les femmes se démarquent des hommes par leur intelligence émotionnelle. Ces dernières n’hésitent pas à utiliser cette force pour bien cerner les attentes du client. Bien entendu, bien se préparer avant une rencontre est primordial pour le succès d’un projet. Les deux femmes ajoutent qu’il s’avère essentiel de savoir bien s’entourer, de demander de l’aide et aussi ne jamais hésiter à demander l’opinion d’autres personnes.
N’ayez pas peur de dire merci!
Enfin, pour conclure l’entretien entre ces deux professionnelles, Valérie Bornais lance un défi aux femmes qui sont présentes à la rencontre : « N’ayez pas peur d’accueillir le succès qui vous est dû. Quand quelqu’un vous dit que vous êtes bonne, dites MERCI! ». Elle demande aux femmes de porter fièrement leur réussite sur leurs épaules et surtout ne pas avoir peur de se l’attribuer. Marie-Douce Huard conclut ainsi : « Ayez confiance en qui vous êtes et en vos capacités. Vous maîtrisez vos dossiers, alors faites-vous confiance! »
Merci mesdames de vos précieux conseils.
