En décembre 2012, le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) lançait un concours d’architecture afin de construire son nouveau Pavillon 5. Après une sélection rigoureuse réalisée à travers un processus en deux étapes successives, le jury a choisi à l’unanimité Manon Asselin Architecte et Jodoin Lamarre Pratte Architectes en consortium pour la conception du nouveau Pavillon d’art international du MBAM. Tous les détails du projet, maquettes et photos seront dévoilés lors d’une présentation spéciale pendant la Journée des musées montréalais le dimanche 26 mai 2013 au MBAM.
« Avec Manon Asselin Architecte et Jodoin Lamarre Pratte Architectes en consortium, nous croyons que 1+1=3 ! D'une part, la capacité créative et empathique de répondre aux enjeux des publics de la jeune firme TAG et d'autre part, la rigueur et l'expérience de la firme Jodoin Lamarre Pratte Architectes se complètent pour offrir un design résolument novateur et continuer ainsi le récit de l'histoire architecturale du campus du MBAM vers le XXIe siècle », a tenu à souligner, au nom des membres du jury, la directrice et conservatrice en chef du MBAM, Nathalie Bondil.
Ce cinquième pavillon du MBAM abritera la collection des maîtres anciens à l’art moderne, enrichie de la très importante donation des œuvres offertes par Michal et Renata Hornstein, ainsi que des espaces éducatifs et communautaires. Prévu pour les célébrations de 2017, il soulignera une fois de plus la qualité architecturale de Montréal, Ville UNESCO de design, tout en étant l’une des activités du 375e anniversaire de la métropole.
Le processus de sélection du gagnant de ce concours d’architecture
Le choix de Manon Asselin Architecte et Jodoin Lamarre Pratte Architectes en consortium a été réalisé en deux étapes. En décembre 2012, le MBAM lançait ce concours d’architecture. Lors de la première étape de sélection, 20 firmes d’architectes ayant un bureau en activité à Montréal y ont participé. En février 2013, le jury, composé de cinq architectes indépendants (Clément Demers, Thomas Fontaine, Jean-Claude Marsan, Philippe Poulin et Mario Saïa, lequel a été désigné président) ainsi que de trois membres du MBAM (Brian Levitt, président du conseil, Nathalie Bondil, directrice et conservatrice en chef, Bruce McNiven, président du comité consultatif des immeubles), a sélectionné trois finalistes sur la base de l’évaluation des dossiers de candidature reçus, et sans présentation d’esquisse. Les principaux critères de sélection évalués lors de cette première étape étaient les qualités de concepteur du candidat ainsi que l’expérience de son équipe de projet et sa capacité à respecter les budgets.
Les Architectes FABG, Manon Asselin Architecte et Jodoin Lamarre Pratte Architectes en consortium ainsi que Saucier + Perrotte Architectes, firmes sélectionnées par le jury, ont pu participer à la deuxième partie de ce concours. Dans celle-ci, les trois finalistes retenus ont chacun préparé un projet pour le soumettre au jury. Les principaux critères de sélection du lauréat ont été les suivants : approche conceptuelle, expression du parti architectural et de sa formalisation, réponse architecturale en regard des principaux enjeux, atteinte des objectifs de programmation et de fonctionnement, respect du budget de construction, mesures appliquées pour une équivalence à LEED de base. Après l’examen des projets soumis, le jury recommande à l’unanimité Manon Asselin Architecte et Jodoin Lamarre Pratte Architectes en consortium.
Ce concours était ouvert à tous les architectes du Québec en accord avec les règles de l’Ordre des architectes du Québec et celles du ministère de la Culture et des Communications du Québec.
Le Pavillon 5, un pavillon contemporain
Rappelons que le futur pavillon d’art international du MBAM sera situé sur la rue Bishop et sera relié au pavillon Jean-Noël Desmarais par un lien aérien enjambant l’accès à la ruelle. Il sera aussi doté d’une entrée pour les groupes adultes et scolaires afin d’animer la rue Bishop. Le cinquième pavillon du MBAM respectera en tous points les standards internationaux en matière de conception muséale et de conservation.
Depuis la rue Bishop, les visiteurs du Pavillon 5 auront l’impression de voir une construction de moindre envergure que sa taille réelle. Cette perception atténuée du bâti, formée par la rotation dynamique des deux corps de bâtiment, permettra une lecture cohérente du tissu urbain immédiat.
Le Pavillon 5 sera vêtu d’une dentelle de pierre grise conçue pour favoriser une intégration urbaine significative au patrimoine architectural victorien adjacent. Derrière la surface textile et poreuse de pierre, l’édifice apparaîtra comme un ensemble unique, cohérent et aérien, par ailleurs en mutation et animé par la lumière changeante du jour. En soirée, sa personnalité nocturne se révélera. La paroi lumineuse des galeries émettra une douce lumière de fond qui dématérialisera la dentelle de pierre et rendra vivante
l’animation de l’escalier-événement. L’espace chaleureux de bois se dévoilera, en transparence, sur la ville. Grâce à ce voile diaphane, les visiteurs pourront percevoir la totalité des différentes fonctions du hall et de l’espace de transition vertical, à la rencontre de l’animation de la rue et de celle du Musée.
L’escalier événement ne sera pas qu’un espace efficace de circulation, mais bel et bien un espace « lent », conçu pour flâner. Le concept témoigne par ailleurs d’une préoccupation marquée en matière de développement durable et du respect pour le patrimoine environnant, de par l’utilisation d’une pierre locale et identitaire. Le voile de pierre, préassemblé à partir de petits modules en bâtonnets, favorisera en outre une optimisation des ressources naturelles et une économie de moyens remarquable.
Le mode de financement du Pavillon 5
Soulignons que le gouvernement du Québec contribuera financièrement afin de souligner le don historique de la collection Hornstein, en octroyant une somme de 18,5 millions $ pour la construction de ce nouveau pavillon d'art international. Il est important de rappeler que les fonds d'acquisitions du MBAM sont entièrement privés, et qu’aujourd'hui, une telle collection ne pourrait être achetée ni rassemblée par aucune institution au Canada. Ce mode de financement proposé par le MBAM pour ce projet est exceptionnel : 85 % du budget sera assumé par le secteur privé, ce qui inclut la valeur du don de la collection Hornstein. La contribution du gouvernement du Québec servira à défrayer les coûts de construction du bâtiment, les coûts de fonctionnement additionnels du nouveau pavillon étant entièrement assumés par le secteur privé, selon le modèle exemplaire récemment utilisé pour le pavillon d’art québécois et canadien Claire et Marc Bourgie.
Source : Musée des beaux-arts de Montréal / v2com.biz