Charpentier-menuisier – Un métier touche-à-tout

11 février 2013
Par Christian Chaloux

Le charpentier-menuisier est l’un des corps de métiers les plus polyvalents sur un chantier de construction. Dès le départ, le professionnel est amené à fabriquer le coffrage d’un bâtiment, à ériger la charpente des planchers, des murs et du toit, à installer des éléments d’ameublement intérieur, de revêtement extérieur sans oublier les portes, les fenêtres et tous les éléments de finition. Un métier touche-à-tout.

 

Habiletés nécessaires

Le travailleur en charpente et menuiserie doit avoir une grande dextérité et une condition physique exemplaire. Il lit aisément des plans et devis tout en exécutant différents calculs mathématiques. Il utilise un large éventail d’outils dans le cadre de son travail et il est amené à travailler en hauteur sur des échafaudages.

 

Formation

Pour accéder à la profession, le futur travailleur doit présenter à la Commission de la construction du Québec (CCQ) un relevé d’études attestant la réussite du diplôme d’études professionnelles (DEP) en charpenterie-menuiserie ainsi qu’une garantie d'emploi d'une durée d'au moins 150 heures d'un employeur inscrit à la CCQ. Cette mesure permet d'obtenir le certificat de compétence apprenti du métier. Pour décrocher le certificat de compétence de grade compagnon, le travailleur doit compléter 6 000 heures de travail et réussir l’examen de qualification.

 

Il est également possible d'obtenir un certificat d'apprenti charpentier-menuisier émis par la CCQ sans être titulaire du DEP en période de pénurie régionale. Les ouvertures de postes varient en fonction des besoins de la main-d’œuvre dans chaque région.

 

Perspectives professionnelles

Les charpentiers-menuisiers comptent pour plus du quart des travailleurs de la construction au Québec. Les compagnies, estimées à plus de 11 000, embauchent ce corps de métiers majoritairement dans le secteur résidentiel. On trouve également des charpentiers-menuisiers dans les secteurs institutionnel et commercial comme des services d'entretien d'usine, des entreprises ou encore, ils sont des travailleurs à leur compte.

 

Les travailleurs autonomes de la profession représentent une proportion deux fois plus élevée que dans l'ensemble des professions (21 % par rapport à 11 %). Ils travaillent en sous-traitance ou en rénovation, selon Statistique Canada.

 

Une journée dans la vie d'une charpentière-menuisière 

Le métier de charpentier-menuisier accueille seulement 1 % de femmes dans la profession. Portail Constructo s’est entretenu avec l’une d’elles, Violette Goulet, qui occupe un emploi pour un entrepreneur spécialisé en finition intérieure dans une entreprise de l’ouest de Montréal.

 

La dame a d’abord étudié en musique et en arts, ce qui l’a menée à une carrière de musicienne pendant près de cinq ans. C’est à la suite de rénovations entreprises à la maison que le métier de charpentier-menuisier l’a interpellée au point d’aller suivre une formation à l’école des métiers de la construction de Montréal.

 

« Je cherchais un emploi plus stable comparativement à la musique, qui est un métier contractuel », explique-t-elle.

 

Le métier de charpentier-menuisier accueille seulement 1 % de femmes dans la profession. Portail Constructo s’est entretenu avec l’une d’elles, Violette Goulet, qui occupe un emploi pour un entrepreneur spécialisé en finition intérieure dans une entreprise de l’ouest de Montréal.

 

Le métier de charpentier-menuisier lui permet de toucher à de multiples tâches au cours d’une journée qui s’amorce tôt le matin. Sa spécialité, la finition intérieure, lui permet d’installer les moulures décoratives et des lambris, de procéder à l’installation de cadrages et de plinthes, à l’habillage de foyers ainsi qu'à l'installation de portes intérieures, entre autres.

 

Mme Goulet ajoute que son métier l’oblige à réparer les erreurs commises pendant la construction d’une habitation. « On répare tous les types d’erreurs qui ont été commises en cours de route. Contrairement à ce qu’on peut penser, une maison n’est jamais droite, même quand elle est neuve et l’on doit s’ajuster, car nous arrivons à la dernière étape de la construction », dit-elle.

 

Enfin, les femmes sont peu présentes dans le métier. Mme Goulet souligne que la force physique n’est pas un facteur essentiel, mais qu’il faut plutôt faire preuve d’endurance pour effectuer de longues heures. Les écarts de températures font également partie des conditions de travail parfois éprouvantes.

 

La dame n’a jamais vécu de situation déplaisante sur un chantier. La seule remarque désagréable qu’elle a entendue l’a été dans un magasin de rénovation. « Sur les chantiers, il y a un peu de taquinerie, comme pour chaque nouvel employé qui arrive, mais rien de déplacé », dit-elle.

 

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