Les défis ne manquent pas pour les conductrices et conducteurs de grue. Le travail de grutier consiste à manœuvrer des objets de toutes dimensions dans un espace qui varie en fonction du type de matériaux déplacé à l’aide de ces mastodontes du chantier.
Les types de véhicules conduits par les grutiers sont la grue conventionnelle sur chenille ou camion, la grue télescopique hydraulique et bien sûr, la grue à tour et le camion-flèche.
Habiletés nécessaires
La hauteur, les espaces restreints et les horaires variables font partie du quotidien d’un conducteur de grue. Ce dernier ne doit pas avoir peur de travailler de longues heures assis dans la même position sur le siège du conducteur de l’engin. La Commission de la construction du Québec (CCQ) prévient d’ailleurs que ceux qui souffrent de claustrophobie, de vertige ou d’étourdissement devront se tourner vers un métier moins exigeant pour les sens.
La condition physique du grutier doit être excellente, en plus d’avoir une vision précise de long en large du chantier qui se déroule autour de lui.
Une bonne dextérité pour manœuvrer les grues exige que la tête, les bras et les pieds soient coordonnés pour un travail exécuté au millimètre près.
Le travailleur doit également démontrer un jugement exemplaire tout en sachant communiquer avec les collègues au sol de manière à garantir la sécurité de tous sur un chantier employant une ou plusieurs grues.
Formation
Le cours de conducteur de grue est offert dans le cadre d’un diplôme d’études professionnelles (DEP). Il est composé d’un cours de 870 heures suivi d’un régime d’apprentissage (carte d’apprenti) de 2 000 heures qui mène vers le titre de Compagnon. Les professionnels préviennent qu’il faut du temps avant de s’imposer dans le métier, ce qui ne doit pas décourager les jeunes diplômés.
Les cours sont offerts au Centre de formation en conduite d'engins de chantier et de grues (Atelier-école Les Cèdres).
Perspectives professionnelles
Le marché du travail dans la construction est en pleine effervescence et ça se poursuivra au cours de la décennie. Les statistiques démontrent qu’il y a près de 53 % des grutiers qui sont âgés de 45 et plus. La moyenne d’âge était de 45 ans en 2010.
Le bassin de la main-d’œuvre a besoin d’un renouvellement continu dans les prochaines années selon le Centre de formation en conduite d'engins de chantier et de grues.
Le travail d’un grutier ne se déroule pas uniquement sur un chantier de construction. Seulement 31 % des grutiers y travaillent. Le secteur de la fabrication emploie 42 % de la main-d’œuvre, dont la majorité travaille sur la première transformation de métaux. Enfin, le commerce de gros et l’industrie des transports et entreposage, comme les ports, offrent du travail à 13 % des grutiers. Seulement 1 % des grutiers travaillent à leur compte. Ces chiffres sont fournis par la Commission de la construction du Québec.
Toutes les régions du Québec ont besoin de grutiers. Par contre, les villes autour de Montréal comptent parmi les plus gros employeurs.
Une journée dans la vie d’un grutier
Richard Ross, un grutier qui compte près de 40 ans d’expérience, est aujourd’hui enseignant au Centre de formation en conduite d'engins de chantier et de grues. Selon lui, la majeure partie des emplois est dans le marché de la location de grue.
Ce créneau amène les travailleurs sur de multiples chantiers au cours d’une saison. « C’est un secteur imprévisible. Parfois, on sait une heure à l’avance qu’on amorce notre journée, mais on ne sait jamais quand on la termine », avance-t-il.
M. Ross a commencé sa carrière à l’âge de 20 ans. Puis, il a rejoint l’un des plus gros employeurs de location de grues comme grutier avant d’occuper les fonctions de directeur de succursale. Ensuite, sa carrière l’a amené à devenir formateur en Afrique à deux reprises tout en étant professeur quand il revenait au pays.
Les qualités requises d’un bon grutier sont la patience, une bonne condition physique et une bonne attitude puisque les grutiers sont amenés à travailler avec de nombreuses personnes, souligne le professeur Ross. « Ce sont les critères principaux, mais il faut vraiment une bonne attitude avant tout », répète-t-il.
L’aspect du métier que Richard Ross a toujours aimé est qu’il n’y a pas de routine. Un grutier doit également développer une fierté dans l’exécution de ses tâches, car on doit maîtriser tous les aspects de son métier. « On doit manœuvrer une grue dans les règles de l’art. La précision est cruciale et l’on ne doit pas tolérer de balancement avec la charge, et ce, pour la sécurité des travailleurs sur le chantier », souligne-t-il.
M. Ross indique que les perspectives d’emploi seront excellentes dans les prochaines années, puisqu’il y a un manque de grutiers au Québec.
Quelques liens pertinents pour aller plus loin…
Statistiques sur le métier de grutier / grutière par Service Canada
Portrait d'une industrie en transformation
Centre de formation en conduite d'engins de chantier et de grues