Construction de toits verts : un guide technique

27 avril 2015
Par la Direction des communications de la Régie du bâtiment du Québec

Les toitures végétalisées gagnent en popularité. Leur construction a connu une croissance soutenue au cours des dernières années. Plusieurs municipalités souhaitent même rendre obligatoire l’installation de toits verts sur leur territoire.

C’est dans ce contexte que le 30 mars, à Montréal, la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) a officiellement lancé le guide Critères techniques pour la construction de toits végétalisés. L’événement a eu lieu dans le cadre du Sommet sur l’évolution des toitures végétalisées au Québec. Madame Claire Bélanger, architecte et conseillère technique au sein de l’organisme, a ensuite offert une présentation aux quelque 150 personnes présentes. Elle a été l’occasion pour les participants d’en apprendre davantage sur le contenu du guide.

 

De multiples attraits

Il est vrai que ces installations répondent à des enjeux environnementaux et économiques actuels et que leurs attraits sont multiples. On pense notamment à la rétention et à la gestion des eaux de pluie, à la réduction des îlots de chaleur et aux effets positifs sur la qualité de l’air et le bruit en milieu urbain.

 

Elles permettent aussi des économies d’énergie importantes et en tant que terres fertiles, elles offrent de nouvelles possibilités d’agriculture aux citadins. Il est donc peu surprenant que les concepteurs et les propriétaires soient de plus en plus nombreux à vouloir profiter des avantages indéniables des toits verts et à en faire bénéficier leurs concitoyens.

 

Toutefois, le Code national du bâtiment, qui sert de base au Code de construction du Québec, n'encadre pas l’aménagement de toitures végétalisées. Les toits verts sont considérés comme faisant partie d’un toit et doivent donc se conformer aux dispositions du Code qui s’y appliquent. La conformité est cependant difficile à atteindre. Les normes et les dispositions portant sur la combustibilité des couvertures, les charges de calcul et la séparation des milieux différents ne sont pas précisées dans la réglementation en vigueur.

 

Problématiques soulevées

De plus, les toits verts d’ici soulèvent des problématiques qui méritent une attention particulière. Mentionnons, entre autres :

 

  • l’ajout de charges pouvant affecter la structure, notamment en présence de glace et de neige ;
  • l’ajout d’éléments combustibles pouvant avoir des répercussions sur la propagation d’un incendie et sur la capacité d’une municipalité à le combattre ;
  • la résistance et la compatibilité des matériaux couramment utilisés et disponibles sur notre marché.

 

La construction de toits verts est en plein essor en Amérique du Nord. Bien qu’ils soient répandus en Europe depuis quelques décennies, ils sont soumis à d’autres conditions sur notre continent. Notre climat, notre végétation, nos matériaux et nos méthodes de construction peuvent parfois rendre les règles de l’art européennes difficiles à appliquer ici. Celles-ci doivent être adaptées à nos réalités.

 

Un guide attendu !

Rappelons que la prochaine édition du Code de construction (Code), tout comme celle actuellement en vigueur, n’encadrent pas la construction de toitures végétalisées. Les professionnels qui désirent en construire sur un bâtiment assujetti au Code doivent donc présenter une demande de mesures équivalentes à la RBQ. 

 

C’est pour simplifier leur travail que la RBQ a établi les conditions à respecter dans le guide Critères techniques pour la construction de toits végétalisés. Ainsi, un toit vert pourra dorénavant être construit sans avoir à présenter de demande de mesures équivalentes si tous les critères énoncés au guide sont respectés. Ils concernent notamment :

 

  • les composantes requises ;
  • les charges structurales ;
  • la résistance au soulèvement dû au vent et à l’érosion ;
  • la protection contre la propagation de l’incendie ;
  • l’entretien.

 

Ce document s’adresse aux concepteurs, entrepreneurs et professionnels impliqués dans un projet de construction de toit vert, ainsi qu’aux propriétaires du bâtiment sur lequel il est construit. Les normes et les règles de l’art sur lesquelles il s’appuie ont fait leurs preuves. Elles sont reconnues par une vaste majorité des intervenants du milieu.

 


Régie du bâtiment du Québec (RBQ)

Cette chronique est parue dans l’édition du vendredi 10 avril 2015 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !