Poseur de systèmes intérieurs – Calculer en travaillant physiquement

11 mars 2013
Par Dominique Lemoine

Avoir la bosse des mathématiques ne mène pas toujours à une carrière devant un tableau de professeur ou un écran d'ordinateur. D'autres métiers requièrent des talents en ce domaine.

 

Habiletés nécessaires

Connaissances mathématiques, prise de mesures impériales et métriques, et interprétation de plans et devis techniques sont essentiels au métier de poseur de systèmes intérieurs.

 

Un poseur de systèmes intérieurs érige murs extérieurs et cloisons, pose du gypse sur murs et plafonds, pose des plafonds suspendus constitués de tuiles acoustiques et décoratives, pose tout genre de lattis, applique des procédés de mise à niveau, division de surfaces, coupe, fixation d'ancrage et assemblage.

 

Rien à voir avec un travail d'intello ! Il faut pouvoir déplacer des objets lourds et travailler sur des échafaudages, avoir une bonne condition physique, avoir le sens de l'organisation, ainsi qu'être autonome et minutieux, mentionne la CCQ dans l'édition 2011-2012 du rapport Carrières construction.

 

Perspectives professionnelles

Le travail est surtout effectué dans le secteur institutionnel et commercial (92 %), mais aussi un peu dans le résidentiel (7 %) et l'industriel (1 %). « Les perspectives de croissance sont excellentes, pour le secteur institutionnel et commercial, au cours des prochaines années, car des projets de grande envergure sont démarrés dans les bâtiments hospitaliers et d'enseignement », dit le rapport de la CCQ.

 

Il en conclut que les perspectives d'emploi seront bonnes au cours des prochaines années. Selon le Conseil sectoriel de la construction, les perspectives d'emploi au cours des neuf prochaines années seront équilibrées. C'est-à-dire ni bonnes ou très bonnes (recrutement intensif), ni limitées ou très limitées (concurrence vive). « Les travailleurs seront soumis à des concours de recrutement », peut-on y lire.

 

Formation

Pour accéder aux chantiers, il faut un diplôme d'études professionnelles (DES) en pose de systèmes intérieurs et présenter à la CCQ une garantie d'emploi d'un employeur inscrit d'au moins 150 heures. Atouts pour obtenir le certificat d'apprenti. En 2010, sur les 167 nouveaux apprentis, les deux tiers étaient diplômés.

 

En effet, des travailleurs non diplômés sont entrés dans le métier par la porte des ouvertures de bassin. Elles surviennent lors d'une pénurie ou forte demande, soit quand les registres de la CCQ indiquent que moins de 5 % des salariés certifiés d'un métier sont disponibles pour travailler dans une région donnée.

 

C'est le cas de Steve Senay, 27 ans de Laval. Il est entré dans le métier lors d'une ouverture de bassin, fenêtre d'opportunité à ne pas manquer pour ceux qui n'ont pas de diplôme. Mais ce parcours implique tout de même des cours de perfectionnement imposés par la CCQ, en parallèle aux premiers mandats.

 

Une journée dans la vie d'un poseur de systèmes intérieurs

Maintenant poseur de systèmes intérieurs, Steve Senay recommande aux chercheurs de carrière curieux et qui aiment apprendre de s'intéresser à son métier. « C'est un métier qui évolue toujours avec des nouveaux matériaux et procédés. Tu as tout le temps l'impression d'apprendre, tous les jours », dit-il.

 

Son métier ressemble à celui mieux connu de charpentier-menuisier. La différence : « au lieu d'utiliser du bois, on utilise de la tôle ». Selon lui, « le métier n'est pas connu car les gens connaissent bien les maisons, mais moins comment sont construits les immeubles (commercial et résidentiel lourd) ».

 

L'ampleur des projets a son envers de médaille. Il souligne que rendement et production sont essentiels. Un de ses défis est donc de produire beaucoup d'ouvrage : « en systèmes intérieurs les employeurs veulent avoir un bon rendement. C'est un domaine assez compétitif par rapport aux autres métiers ».

 

Mais ce rythme parfois exigeant de travail physique et manuel est accompli dans une ambiance que Steve Senay considère comme l'un de ses aspects favoris du métier. « Travailler dans l'ambiance des chantiers, c'est un plus. Il y a un esprit d'équipe, de la solidarité, entraide et camaraderie », dit-il.

 

Autre aspect qu'il apprécie : les horaires de travail de 6 h à 14 h. « On finit de bonne heure dans l'après-midi et ce n'est pas comme ça dans tous les métiers. »

 

Quelques liens pertinents pour aller plus loin…