Marc est concentré sur sa tâche. Il ne voit pas que dans son dos, un véhicule recule vers lui. Il entend l’alarme de recul, mais il est trop concentré pour y porter attention. Derrière son volant, Antoine ne voit pas Marc, qui se trouve dans son angle mort.
Cette situation se présente trop souvent sur les chantiers. À titre d’employeur ou de maître d’œuvre, comment pouvez-vous éviter qu’un tel événement arrive?
La clé : une planification adéquate
Pour éliminer les risques d’accident lors d’une manœuvre de recul, la meilleure stratégie consiste à mettre en place les mesures de prévention appropriées. Avant l’ouverture d’un nouveau chantier, prenez le temps de planifier la circulation des véhicules qui devront circuler sur le chantier. Votre planification doit minimalement prévoir :
- les mesures de sécurité prises pour restreindre les manœuvres de recul;
- un plan de circulation élaboré avant le début des travaux dès que les activités du chantier occuperont simultanément au moins 10 travailleurs;
- les mesures mises en place pour protéger les personnes qui circulent sur un chantier, dont la séparation des aires de circulation à pied de celles de circulation des véhicules;
- une signalisation adéquate (ex. : vitesse maximale).
Une fois votre plan élaboré, assurez-vous que toute personne qui doit circuler sur le chantier connaît les mesures de sécurité prévues et les applique.
Sur le chantier
Lorsqu’un véhicule visé par la réglementation (voir l’encadré) effectue une manœuvre de recul qui peut mettre en danger la sécurité d’une ou plusieurs personnes et que l’utilisation d’une aire de recul n’est pas possible, assurez-vous qu’un signaleur dirige le conducteur pendant toute la durée de la manœuvre. Pour que le signaleur puisse assurer la sécurité de la manœuvre, il doit :
- avoir suivi une formation conforme aux dispositions du Code de sécurité pour les travaux de construction;
- porter l’équipement de sécurité adéquat, dont une veste jaune-vert fluorescente et utiliser un moyen de télécommunication bidirectionnelle ou un code de signaux manuels (si la manœuvre de recul se fait sur moins de 10 mètres);
- se placer à la vue du conducteur et à l’extérieur du trajet suivi par le camion pendant toute la durée de la manœuvre.
Quant au conducteur du véhicule, il doit immobiliser son camion dès qu’il perd le signaleur de vue.
Idéalement, chaque véhicule qui entre sur le chantier devrait être équipé d’une alarme de recul automatique dont le signal sonore attire l’attention à une distance qui permet à toute personne de s’écarter du trajet du camion. Cette alarme doit être installée selon les recommandations du fabricant.
Une fois le chantier ouvert, assurez-vous que les aires de recul et les aires de circulation à pied sont clairement identifiées et balisées. Prévoyez également que toute nouvelle personne accédant au chantier est informée des mesures de sécurité.
En prenant ces mesures, vous réduirez les risques qu’un travailleur soit blessé lors d’une manœuvre de recul. Vous souhaitez en savoir plus sur les autres mesures de prévention à mettre en place sur un chantier de construction ? Consultez le site de la CNESST au cnesst.gouv.qc.ca/construction.
Véhicules visés par la réglementation
Les véhicules suivants doivent être munis d’une alarme de recul, visible de l’arrière et pointant vers l’arrière :
- Tout véhicule dont la vue du conducteur par la lunette arrière est obstruée;
- Les engins de terrassement;
- Tout camion ayant une capacité nominale de 2 250 kg ou plus.