Dès cet automne, le Centre hospitalier de l'Université Laval (CHUL) entreprendra un vaste chantier en vue d'optimiser sa consommation énergétique. Le programme, qui touche à la fois le CHUL et le bâtiment contigu, le Centre mère-enfant, va s'étendre sur deux ans et se réaliser de manière progressive. Le projet nécessitera un investissement légèrement inférieur à 24 millions $.
« C'est un projet sensible parce qu'il se déroule en milieu hospitalier. Nous sommes obligés d'en tenir compte et de faire en sorte que les travaux n'entraînent que des désagréments mineurs pour les patients et pour notre personnel », souligne Patrick Ouellet, coordonnateur des services techniques du Centre hospitalier universitaire de Québec (CHUQ) qui, outre le CHUL, englobe également les hôpitaux Hôtel-Dieu et Saint-François d'Assise. Ces deux derniers établissements de santé profiteront aussi de l'implantation des mêmes solutions éconergétiques que le CHUL.
La superficie totale du CHUL s'établit à 101 300 mètres carrés. La démarche d'efficacité énergétique du CHUL représente le plus grand projet de cette nature au Québec en milieu hospitalier. Il bénéficiera d'une enveloppe budgétaire de 23 780 000 $. Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) contribuera à hauteur de 8 035 500 $. Gaz Métro et Hydro-Québec apporteront une contribution financière qui s'élèvera respectivement à 250 000 $ et 1 million $. La somme additionnelle sera à la charge du CHUL. Toutefois, comme l'économie énergétique générée par le projet devrait s'élever annuellement à 2,1 millions $, l'établissement hospitalier aura atteint sa cible d'autofinancement dans sept ans.
17 mesures éconergétiques
À la suite d’un appel d'offres privé, le contrat global a été attribué à la firme Ecosystem qui dispose de bureaux à Québec, Montréal, Toronto et New York et qui agira à la fois à titre d'entrepreneur général et de responsable de l'implantation des mesures d'efficacité énergétique.
« Le processus fut particulièrement long, explique Patrick Ouellet. Pour se qualifier, les entreprises nous ont d'abord préparé, en 2009, une première ébauche d'étude de faisabilité. Ensuite, après une première présélection, en janvier 2011, leurs professionnels ont dû nous fournir ainsi qu'au gouvernement une étude très détaillée des plans et devis ainsi qu'une estimation des budgets nécessaires. »
Au total, pas moins de 17 mesures seront implantées au CHUL. Certaines sont de type conventionnel comme le remplacement des quelque 30 000 ampoules lumineuses par des tubes fluorescents de dernière génération ou encore l'optimisation de la ventilation et de la production d'eau chaude domestique par la récupération de chaleur des compresseurs d'air et l'installation de systèmes de contrôle centralisés, sans oublier un mur solaire de type passif de 230 mètres carrés de superficie. « La mesure la plus spectaculaire consistera dans l'implantation de la géothermie. Nous prévoyons démarrer ce chantier en juin 2012 par le forage de 60 puits de 229 mètres de profondeur chacun. C'est aussi l'initiative la plus coûteuse puisque, à elle seule, elle commandera un investissement d'environ 17,6 millions $ », commente Patrick Ouellet.
À terme, mentionnons que, outre les différents établissements du CHUQ dont il est fait mention en début d'article, des projets d'efficacité énergétique similaires à celui du CHUL devraient être implantés également dans les hôpitaux Saint-Sacrement et Enfant-Jésus de Québec ainsi qu'au Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de la Vieille-Capitale.
Cet article est paru dans l’édition du vendredi 5 août 2011 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !