L’activité sur les divers chantiers reliés à la deuxième phase de la conversion de la route 185 en autoroute 85, entreprise à la fin de 2009, atteindra un sommet en 2012.
« On va être en construction sur l’ensemble des 33 km entre Témiscouata-sur-le-Lac, secteur de Cabano, et la frontière du Nouveau-Brunswick. On va avoir cinq chantiers sur cinq projets », indique Simon Lavoie, gérant de projet au bureau de la Direction du Bas-Saint-Laurent–Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine de Transports Québec, bureau responsable de la planification, de la coordination, de la gestion et du suivi de l’ensemble de ce projet majeur.
Appels d’offres printaniers
« Cette année, on a trois appels d’offres. Donc on donne trois nouveaux contrats. Un premier, qui a été ouvert il y a quelques semaines, a été donné à Gervais Dubé, de Trois-Pistoles. Il s’agit de travaux d’à peu près 19 millions $. On a présentement un deuxième projet en appel d’offres d’un peu plus de 60 millions $, dont l’ouverture est prévue le 29 mars. Et on a un troisième contrat d’un peu plus de 60 millions $, encore une fois, dont l’appel d’offres devrait être lancé au début d’avril, précise Simon Lavoie.
« Avec ça, poursuit-il, ça va nous donner nos cinq entrepreneurs pour finaliser notre phase II, dont la mise en service va se faire en 2015, pour l’ensemble de cette phase, mais progressivement dès 2013. »
Affluence sur la 185
Outre les résultats des demandes de soumissions en cours et à venir, trois entrepreneurs ont à ce jour obtenu les contrats d’importance pour ce projet : Construction BML, de Rivière-du-Loup, Les Entreprises Claveau, de Mont-Joli, et, récemment, Gervais Dubé, de Trois-Pistoles.
En ce qui a trait aux divers lots liés à la conception et à la surveillance, ils ont été en majeure partie confiés à BPR, CIMA+, Genivar, Roche, Dessau, AECOM et SNC-Lavalin. Les études géotechniques et le contrôle qualité lors de la réalisation des travaux sont quant à eux assurés par Inspec-Sol et LVM-Technisol.
Une intervention indispensable
Les travaux ont été entrepris afin d'accroître la sécurité des usagers du seul tronçon de la Transcanadienne à ne pas avoir le statut d’autoroute. Ils visent également à assurer une meilleure fluidité de la circulation et à sécuriser la circulation locale et de transit ; le nombre de véhicules lourds représente jusqu’à 30 % de la circulation totale de ce lien routier transcanadien.
La route 185 s’étend sur 101 km, de l’autoroute 20, à la hauteur de Rivière-du-Loup, jusqu’à la frontière du Nouveau-Brunswick. Sept kilomètres ont été dotés, lors de sa construction au début des années 70, de quatre voies et de deux chaussées séparées. Or, les 94 km restants, qui font actuellement l’objet de travaux de réaménagement, ne possédaient que deux voies contiguës lors du lancement du projet, à la fin des années 90.
Un peu moins de 100 km, plus de 1 G$
« Au niveau de la phase 1, qui visait les intersections où il arrivait le plus d’accidents, les travaux ont été achevés en août 2011 », explique Simon Lavoie.
La mise en service de cette première phase comprenait 21 km, soit le lien entre Rivière-du-Loup et Saint-Antonin (59 M$), un segment de route à Témiscouata-sur-le-Lac, secteur de Notre-Dame-du-Lac (24,5 M$), et un autre à Dégelis (30,5 M$) ; ces segments ont respectivement été mis en service en 2005, 2002 et 2004.
La phase I, pour laquelle il ne reste qu’à réaliser des travaux d’aménagement paysager et certains travaux de pavage, comprenait aussi trois lots entre le secteur Cabano et Saint-Louis-du-Ha Ha ! (220,5 M$) ; deux ont été finalisés en 2009 et le dernier en août 2011.
Quant à la phase III, qui vise l’élargissement de 40 km de route entre Saint-Antonin et Saint-Louis-du-Ha Ha ! (482 M$), on prévoit entreprendre la préparation des plans et devis au cours des prochains mois. L’ouverture de ce chantier reste à être déterminée, tout comme sa mise en service, actuellement arrêtée pour 2018.
Une fois complétée, la future autoroute — qui portera le nom du regretté Claude Béchard, ex-député de la circonscription de Kamouraska-Témiscouata décédé d'un cancer — aura requis des investissements de plus d’un milliard de dollars de Québec et en partie d’Ottawa.
La phase II, qui comprend la construction de chemins de desserte, de carrefours dénivelés, de traverses agricoles et de ponts d’étagement, nécessite à elle seule l’injection de 519 millions $, dont 222,5 millions du gouvernement fédéral.
Construction dans l’axe routier existant
Si construire à l’intérieur du corridor routier actuel permet de minimiser l’impact environnemental, économique et touristique, cela requiert une logistique de haut niveau.
« Ça nécessite beaucoup d’acquisitions, beaucoup de déplacement de services publics et un bon phasage de travaux pour assurer le maintien de la circulation. Donc il faut ouvrir une chaussée pour pouvoir construire l’autre chaussée, pour dévier la circulation. On construit une desserte, on dévie la circulation sur la desserte pour construire les deux autres chaussées ou un pont d’étagement, fait remarquer Simon Lavoie.
« Avec l’expérience des dernières années, surtout qu’on a travaillé dans le secteur plus urbain, je pense que notre façon de faire a fait ses preuves, soutient-il. Et ça passe bien au niveau de la population. On a un bon plan de communication. »
« Compte tenu de l’envergure des projets, on s’assure d’informer les citoyens adéquatement, au fur et à mesure que les travaux avancent. On tient les gens au courant, note la porte-parole du MTQ, Martine Lévesque. Mais c’est un plus le fait que les gens du secteur désirent cette autoroute. »
Cet article est paru dans l’édition du vendredi 23 mars 2012 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !