CHU Sainte-Justine – 446 M$ pour le volet clés en main

Par Benoit Poirier

« Non, je ne suis pas le plus gros ! Moi, je suis le petit, avait lancé en boutade le directeur général du Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine, le Dr Fabrice Brunet, à l’occasion du Forum stratégique sur les grands projets, tenu récemment à Montréal. Je suis le deuxième centre hospitalier universitaire de l’Université de Montréal, le spécialiste de la mère et de l’enfant. »

 

En fait, le seul établissement de santé exclusivement dédié aux enfants, aux adolescents et aux mères au Québec, le plus grand au Canada, l’un des quatre plus importants en Amérique, en plus d’avoir des bureaux satellites dans 23 pays.

 

« Notre vision est celle d’un centre hospitalier universitaire mère-enfant qui intègre l’ensemble des éléments soins, enseignement et recherche, ainsi que promotion de la santé et réadaptation pour assurer un continuum tout au long de la prise en charge des mères et des enfants », explique le directeur général.

 

Coût : 995 millions $. Le projet de développement Grandir en santé vise à augmenter le nombre de patients pouvant être traités, de même qu’à améliorer la qualité des soins et des services offerts et à optimiser le transfert des connaissances. Il comprend deux volets, soit un agrandissement, avec la construction de nouveaux bâtiments, suivi d’une modernisation des bâtiments existants. Entrepris en 2005, il sera achevé en 2018. La Fondation CHU Sainte-Justine assume les coûts de construction à hauteur de 72 millions $ ; la balance est épongée par Québec.

 

Ont déjà été réalisés l’agrandissement du Centre de cancérologie Charles-Bruneau et le réaménagement de l’unité de soins de néonatalogie, respectivement inaugurés en 2007 et 2009, la réhabilitation parasismique des bâtiments existants, réalisée en 2008 et 2009, et la construction du nouveau Manoir Ronald McDonald, en 2009 et 2010. Les budgets avaient aussi prévu l’acquisition et la modernisation, en 2006, du bâtiment sis au 5757, av. Decelles, à l’angle du chemin de la Côte-Sainte-Catherine, afin d’assurer à l’établissement des espaces additionnels durant les travaux de construction des différentes phases du projet.

 

Consortium

SNC-Lavalin Construction a été sélectionnée pour avoir le mieux satisfait aux exigences et aux critères qualitatifs et quantitatifs du centre hospitalier, relativement à la conception architecturale, structurale, mécanique et électrique, à l’intégration urbaine, à la qualité des espaces publics et à la robustesse financière de la proposition.

 

La firme d’ingénierie et de construction s'est adjoint les services de Menkès Shooner Dagenais LeTourneux, Architectes et de Provencher Roy + Associés, Architectes. La valeur du contrat octroyé est de 446 millions $.

 

Le consortium finalisera la conception et assurera la construction et le financement intérimaire des quatre éléments de ce volet du projet, soit un bâtiment d’unités spécialisées, un centre de recherche, une centrale thermique et un stationnement souterrain.

 

Un volet, quatre éléments

Un nouveau bâtiment des unités spécialisées (BUS) sera érigé à l'ouest du bâtiment existant et relié à celui-ci à l’aide de passerelles et de passages souterrains.

 

Sa superficie de 49 000 m2 sur sept étages permettra d’y aménager trois unités de soins spécialisés en pédiatrie intégrée, en pédiatrie spécialisée et en chirurgie‐trauma, pour une capacité de 120 lits, un bloc opératoire de 14 salles comprenant 11 salles de chirurgie et trois salles de procédures, 32 lits de soins intensifs en pédiatrie, l’unité des soins de grossesses à risque élevé (GARE) de 20 lits, l’unité des naissances de 23 lits, 80 lits de soins intensifs en néonatalogie au lieu de 65 actuellement, ainsi que l’imagerie médicale.

 

Au terme des travaux, l’hôpital comptera 419 lits dans des chambres à occupation simple, dont 261 dans le BUS et 158 dans le bâtiment existant à être rénové.

 

Deuxième élément, un nouveau centre de recherche de 82 modules, qui viendront s’ajouter aux 24 modules actuels. Le nouveau bâtiment, d’une superficie de 27 500 m2, sera construit au‐dessus de la nouvelle centrale thermique, autre élément du projet, les débarcadères et les nouvelles aires d’entreposage.

 

On y trouvera notamment des laboratoires, des unités de recherche fondamentale et un laboratoire de confinement, des salles d’enseignement, des laboratoires de formation et de simulation, des salles d’apprentissage et d’évaluation, des salles de conférences adaptées pour la visioconférence et la télésanté, ainsi que deux auditoriums. Les installations pourront évidemment être aussi utilisées par les professionnels de la santé du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) et du Centre universitaire de santé McGill (CUSM).

 

Ces nouveaux bâtiments, qui seront dotés de toits-terrasses, accroîtront de 65 % la superficie totale de l’établissement pédiatrique, qui comptera alors 200 000 m2. Le consortium verra aussi à la construction d’un stationnement souterrain de quatre étages pouvant accueillir 1 200 véhicules, de même qu’à l’aménagement du site et des voies de circulation environnantes. On vise l’obtention d’une certification LEED de niveau Argent.

 

Selon l’échéancier, la construction des bâtiments neufs, dont l’étape préparatoire vient d’être entreprise, se conclura au printemps 2016, après quoi on entreprendra le réaménagement des locaux existants, qui datent de 1957. On prévoit s'inscrire au programme BOMA BESt.

 

Le CHU Sainte-Justine planche par ailleurs sur la modernisation, à la fine pointe de la technologie, du Centre de réadaptation Marie Enfant, dans l’est de l’île, sur l’augmentation de 40 % de la capacité de son centre de cardiologie et sur la création d’une résidence hôtelière thérapeutique. Dédiée aux cas complexes et à leurs proches, on pourra aussi y tenir des congrès.

 


Cet article est paru dans l’édition du vendredi 27 avril 2012 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !